Alice in Chains - Black gives way to blue Depuis les reformations épisodiques du groupe, on espérait qu'Alice in Chains se décide à franchir le pas, à sortir du deuil de Layne, à revivre comme un groupe avec quelqu'un à la place de Staley et à se remettre à bosser près de quinze ans après l'éponyme (le Tripod), c'est l'Histoire du groupe, c'est aussi celle du premier texte du skeud, "All secrets known". Pas évident mais dés les premiers titres diffusés (single, clip), force était de constater que William DuVall n'allait pas énormément changer la face du groupe. Le nouvel Alice in Chains ne subirait pas les critiques émises à l'encontre des Sepultura, AC/DC ou autre Archive dont le changement de chanteur avait apporté un changement de registre plus ou moins radical. Là, l'auditeur non averti aura du mal à faire la différence entre les époques tant Alice in Chains propose toujours du (grand) Alice in Chains avec Black gives way to blue. N'oublions pas qu'ils ne leur fallaient pas uniquement "remplacer un chanteur irremplaçable" mais également composer un album suffisament remarquable pour qu'il puisse soutenir la comparaison avec les chefs d'oeuvre des années 90 (Facelift, Dirt, Alice In Chains) et c'était certainement le pari le plus difficile à tenir... L'écoute avancée de "A looking in view" avait permis de dissiper des doutes, ces mecs ont gardé tout leur talent ! Guitares sombres et lourdes, multiples chants donnant des frissons, rythmes puissants et assurés, le Alice de notre jeunesse est bel et bien vivant et continue de me retourner le coeur. Du AiC de grande classe mais peut-être trop "classique" pour les amateurs d'évolution constante... Ceux-là devraient quand même s'agenouiller devant quelques pièces de toute beauté comme "Check my brain" ou "When the sun rose again".
Seule petite anicroche, la pochette, moins réussie que les précédentes mais qui illustre le passage du noir au bleu et un coeur qui a souffert. "Black gives way to blue" est aussi le dernier titre de l'album, une balade inspirée par leur vieil ami dont le fantôme hante bien plus que ce seul morceau, Lay down, I'll remember you, et de là où il est, je suis sûr que Layne est fier de son groupe.