C'est à 5 qu'Alias voit le jour en l'an 2000, du côté de Rouen, mais le groupe reste relativement discret jusqu'en 2001, en dehors de passages sur les ondes radio, et commence à se produire sur scène, tout en préparant leur 1er album éponyme qui sortira en octobre 2002 et connaîtra un franc succès. Changement de line up en 2003, Alias compte désormais 4 membres (Vincent - chant, guitare ; Mathias - guitare, piano, choeurs ; Gregory - batterie ; Marc - basse) et prend son temps pour composer, peaufiner et sortir son deuxième album Vivre et pourtant en 2005, avec en bonus un DVD du live à Paris en 2004.
Avec Alias, on plonge dans un univers qui se veut avant tout mélodieux, émotionnel, transcendé par une voix qui flirte allègrement avec les graves et les aigus, à la manière de Matthew Bellamy (Muse) et porté par des textes ayant du sens. On n'est pas dans la configuration d'un rock sombre, abrasif et virulent à la façon de NIN, Tool, Noir Désir ou Lunatic Age, ni dans celle d'une pop lisse et propre comme Keane, Coldplay, ou Exsonvaldes, mais plutôt devant un rock incandescent qui se nourrit de tout un tas d'influences et qui repose sur son personnage central, Vincent Blanchard, dont la sensibilité et la pudeur s'expriment au travers de textes finement ciselés et interprétés de façon juste, sincère et dont l'énergie contenue ne demande qu'à exploser sur scène.
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Liens pour Alias
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Alias / Chronique LP > Vivre et pourtant...
"Vivre et pourtant", l'un des plus beaux titres de l'album, indéniablement, où le chant s'envole et les guitares se déchaînent, jusqu'au dernier souffle. "L'ensemble vide" pourrait s'assimiler à une vague qui nous submerge, tant la déferlante de sons est imposante, avec un refrain qui nous martèle les tempes. Dans "Silence, silence", le piano apporte une touche aérienne inestimable, qui n'est pas sans rappeler l'univers de Muse ("Endlessly", "New born", "Space dementia") ; on est saisis par la fragilité, la douceur de la mélodie, la mélancolie du texte et surtout la voix qui s'épanouit jusqu'à atteindre son point culminant.
"Cauchemar n°12", "Pour un empire" et "Pornolita's fever" : 3 titres que j'apprécie tout particulièrement, car redoutablement efficaces, tant la puissance sonore et émotionnelle nous transperce de toutes parts, et qui sonnent définitivement rock. Trois titres qui permettent au groupe de lâcher toute la sauce sur scène et de prendre son pied. Un peu plus de légèreté avec les 3 titres suivants : "Les marionnettes" où un son plus pop nous entraîne dans une valse à 3 temps ; "Je dis N" où on remarquera le petit clin d'oeil au titre "je dis M" de Mathieu Chédid, mais Alias opère un virage à 180° et décide de semer sa haine à tout vent, contre les briseurs de rêves en particulier ; "De l'avenir d'un rêve" où Mathias au piano donne le tempo et colore ce titre relativement nostalgique. Résolument plus acide et provocateur, "Et pourquoi pas" donne la part belle aux guitares qui s'enflamment, et ce pour notre plus grand plaisir. Enfin, une mention spéciale pour "Double peine", titre magnifique, où les émotions et la souffrance sont palpables ; je n'ai pas pu m'empêcher en l'écoutant la 1ère fois d'avoir une pensée pour Bertrand Cantat (NoirDésir), à tort ou à raison d'ailleurs, mais qu'importe, ce titre est une larme de sang qui s'écoule lentement et s'imprime dans la chair. La voix s'efface pour laisser la place à un son toujours plus fort, plus puissant et l'album se termine dans une explosion sonore magistrale.
A noter la qualité graphique de la pochette qui se distingue par sa simplicité (3 couleurs dominantes : le bleu ciel, le blanc et le noir) et son symbolisme (on retrouve les thèmes récurrents de l'album : le silence, les rêves, le vide, le chaos, les désillusions).
Bonus : le DVD du live à Paris en novembre 2004. L'ensemble est bien ficelé, sur les plans esthétique, visuel et sonore, et nous fait vivre le concert du groupe à la House of live, dans des conditions relativement intimistes. Pour n'avoir (encore) jamais vu Alias évoluer sur scène, j'ai été agréablement surprise par le professionnalisme, la maîtrise, la générosité et l'humilité du groupe. Le répertoire proposé nous permet de (re)découvrir des titres du 1er album d'Alias ("L'enfer c'est moi", "Mais maintenant 2", "Rêve n°9", "Besoin d'espoir", "Septembre") mais surtout de goûter et d'apprécier pleinement la plupart des titres du nouvel album ("Les marionnettes", "Silence silence", "Je dis N", "L'ensemble vide", "Et pourquoi pas", "De l'avenir d'un rêve", "Vivre et pourtant", "Cauchemar n°12"). Un agréable moment en perspective, qui nous montre un Vincent concentré, le regard pénétrant, prenant un réel plaisir derrière son micro et sa guitare, et nous faisant une véritable démonstration de son talent vocal, caressant les aigus avec une facilité déconcertante entouré de Mathias aux choeurs, jouant du piano et de la guitare divinement bien, de Marc la force tranquille à la basse et de Grégory la batterie nerveuse.
Un grand coup de chapeau à ce quatuor rouennais qui mérite de percer sur la scène rock française.
L'univers d'Alias est multi-facettes, mais celle que je préfère a l'odeur et la couleur d'un rock abrasif, fougueux, vorace, sauvage, impétueux, sensuel qui se moque des sentiers battus et qui se nourrit de ses désirs et de ses envies, au risque de choquer et/ou de déplaire. Je souhaite que le groupe creuse un peu plus ce sillon et se lâche davantage sur scène, histoire de toucher un public encore plus large et de s'affirmer comme un groupe de rock au sens noble du terme qui n'hésite pas à prendre des risques et à se faire violence pour vivre sa passion à fond et nous le faire partager. Une des particularités d'Alias repose avant tout sur la voix de son leader qui décolle et valse aisément avec les aigus, mais aussi sur le piano, instrument ô combien expressif qui apporte une touche inestimable aux mélodies, et le cocktail peut devenir explosif. Bref, un groupe à connaître et à ne pas perdre de vue !