Si tu lis cette chronique en espérant découvrir une extension de 1=0 au travers de l'album solo de son ex-chanteur Ali Veejay (parfois accompagné de son ex-bassiste), tu peux passer ton chemin car ce premier opus sans nom (mais avec de jolis dessins) est bien plus cool et structuré. Les titres sont en effet construits autour d'idées simples et s'ils vont tous dans des directions un peu différentes (on y reviendra), ils ont en commun une ambiance reposante y compris quand ils s'excitent un peu ("Hurt the sleeping"), "pop" et "folk" peuvent donc servir d'adjectifs épithètes à Ali Veejay. Une tendance générale qui se dégage alors que le Charentais s'ouvre plusieurs voies, inspiré tant par l'Amérique latine ("Ramon"), le reggae ("Doctor", "Small fishes"), la soul ("Last long"), la couleur d'une guitare sèche ("Intrusion"), le rock ("Hurt the sleeping") et ses faux airs d'indie-rock ricain de la fin des années 80 genre Yo La Tengo, Guided By Voices...) ou même le slam ("Odio puro"). Par des coups de crayons et des coups de médiator, Ali Veejay livre un petit carnet de voyage, une évasion nécessaire en ces temps d'enfermement, un petit moment de répit (aucun morceau n'atteint les trois minutes), une série de petites bulles de fraîcheur à savourer comme la réouverture des terrasses et le retour de l'été...
Publié dans le Mag #47