Rock Rock > Akira & the Airborne Particles

Biographie > Les particules élémentaires...

Flashback : nous sommes en février 2007 et Mathieu alias Akira décide de quitter Agora Fidelio (initialement side-project de Psykup) pour se consacrer à un projet exclusivement solo répondant au doux nom d'Akira & the Airborne Particles. Assez éloigné de l'univers indie/post-rock de son projet musical précédent, Akira dévoile alors un projet évoluant aux confins du trip-hop et de l'électro-pop aux textures rock, variablement inspiré par Radiohead, Tricky, le compositeur de musique de film Cliff Martinez (Traffic, Solaris, Wicker Park) et John Frusciante (RHCP)... Septembre 2008, Akira sort son premier effort complètement autoproduit et intitulé True love waits. Quelques semaines plus tard, c'est cette fois entouré d'une pléiade de musiciens qu'il met en monde Ek Bara Mala #1, premier volet d'une série de disques collaboratifs. Toujours par rassasié, il sort ensuite au printemps le deuxième véritable album solo du projet. En attendant la suite... [  [fr] theairborneparticles.blogspot.com: Blog (211 hits)  External  ]

Interview : Akira & the Airborne Particles, AkiRa & the Interview Particles (juin 2009)

Akira & the Airborne Particles / Chronique LP > The Seas

Akira & the Airborne Particles - The Seas On se souvient qu'il y a à peine plus d'un an, le premier album d'Akira & the Airborne Particles explorait des voies musicales d'obédience trip-rock, au groove par instants hip-hop, et nappées de quelques petites touches électro synthétiques. 13 mois et pas moins de 3 disques plus tard, Akira et les musiciens qui gravitent autours de The Seas (dont Yohan H. d'Aeria Microcosme, Cats on Trees ou My Own Private Alaska, lequel a par ailleurs signé l'artwork du disque) ont opté pour une écriture plus rock aux entrelacs mélodiques, sans pour autant mettre de côté les effets électroniques qui faisaient dès le départ, la signature du projet.
Après l'échappé intimiste conceptuelle de 28 days later, Akira revient à des fondamentaux plus rock et à des morceaux plus compacts, plus immédiats, que l'on ressent comme taillés pour le live. En témoignent les deux premiers morceaux de cet opus ("Some divers whistle", puis "The pledge"). Groove presque jazzy et mélopées pop scintillantes pour le premier, beats trip-hop et riff électro-rock pour le deuxième, on entre dans l'album en se laissant envahir par la chaleur des deux titres inauguraux qui se suivent et dédoublent parfaitement. Troisième acte : The Seas créé des images sur "Atlantys" et ses ambiances vaporeuses avant de s'accorder une petite respiration avec un interlude percussif aux sonorités africaines qui n'est certainement pas ce qu'Akira & the Airborne Particles a fait de mieux jusqu'à maintenant ("Cælum non animum mutant...").
Après cet intermède world music, "High horse" nous prend à la gorge en se lançant dans une véritable déclaration de guerre noise-rock hargneuse et abrasive, entre-coupée de passages plus lunaires et psychédéliques. Le résultat, surprend, déroute mais fascine, indubitablement. On passe par tous les états jusqu'au moment où Akira assène le coup de grâce avec un final intense aux très fugitives effluves hardcore en fond sonore. Presque transfiguré sur cette deuxième partie de l'album, voici qu'il nous envoie un "Here below" grungy et puissamment addictif dans les enceintes. Salvateur. LE titre phare de The Seas... qui n'en reste pas pour autant là puisque déboulent directement "Fluid mechanics" et "The Mathematics of mind" (ce-dernier déjà entendu sur Ek Bara Mala #1). Sans révolutionner en profondeur la griffe musicale d'Akira & the Airborne Particles, ces deux titres viennent compléter l'album en appuyant encore un peu plus sur l'accélérateur rock pendant que l'embrayage mélodique met toutes les pièces du puzzle musical à leur place avant de conclure définitivement sur "... qui trans mare currunt", magnifique épilogue d'un quatrième chapitre d'Akira qui tient définitivement toutes ses promesses.

Akira & the Airborne Particles / Chronique LP > 28 Days later

AkiRa & the Airborne Particles - 28 Days Later Akira & the Airborne Particles : 3ème ! En une année et demi d'existence, le projet initié par Mathieu Sainty alias Akira en est déjà à sa troisième sortie. Et comme il fallait marquer le coup, il s'impose un vrai défi en composant et enregistrant pas moins de 28 titres en... 28 jours que dure le mois de février. Le titre : 28 days later (logique...) ne renvoie que sur la forme au film d'horreur post-apocalyptique de Danny Boyle, sur le fond, le deuxième disque long-format d'Akira & the Airborne Particles n'a rien de bien sanglant. Au contraire, cet album, présenté dans un packaging très original (mais délicat à ranger dans sa discothèque - une pensée émue à l'attention des futurs acquéreurs - sic) à l'artwork particulièrement étudié, est une véritable collection de morceaux feutrés et électriques, mélangeant les influences pop, rock et trip-hop/électroniques de son auteur... pour un résultat qui se déguste comme une douce et légère friandise là où certains esprits chagrins attendaient déjà un dessert un peu indigeste. A tort donc.
28 morceaux donc, 28 pistes audio (la plus courte dure 13 secondes, la plus longue quasiment 5'30...) et un défi clairement audacieux. Se lancer dedans est une chose, le réussir et en faire quelque chose qui tienne la route est assurément plus compliqué à gérer. Mais Akira est un stackhanoviste de l'écriture, les textes pleuvent sous sa plume et les arrangements coulent directement sur ses instruments. Une exploration musicale, une plongée sans filin dans l'univers onirique de son auteur, 28 days later s'ouvre sur l'enivrant "A night at the opening" et se referme sur six pièces sans titre et donc baptisées très simplement "Untitled # 1,2.... 6" (on a déjà vu plus compliqué...). Entre-temps, Mathieu nous offre quelques pépites folk-pop synthétiques que l'on imagine déjà écrites dans l'intimité d'une chambre d'hôtel par une pluvieuse nuit d'hiver ("54 cents", "La liberté d'être seul", "Out of time"). Introspective, l'oeuvre d'Akira & the Particles se dévoile sans fausse pudeur mais avec une retenue assumée qui offre une tonalité toute particulière à la musique que l'on découvre sur ce disque. A l'image du très beau "White in sepia" ou l'élégant "We were touching the sun", cet album joue avec les clairs/obscurs, les noirs et blancs pour mieux imposer ses dégradés de couleurs, lesquels évoluent d'eux-même au gré de l'inspiration et des états d'âmes d'Akira tout au long du mois et donc du disque.
Des morceaux noctambules ("Sugar trees") enveloppés d'un brouillard acoustique aux vertus hypnotiques, le tout parsemé de quelques incursions électriques plus ténébreuses ("Stan", "Dusty"), elles-mêmes entrecoupées de petits incartades plus lumineuses ("Miss me", "The talking hands"), 28 days later est un vrai disque de songwriter, de ces oeuvres qui ne pourraient exister sans un réel talent d'écriture et qui, loin de jouer sur la répétition, imposent d'elles-mêmes une évolution permanente. S'il ne se réinvente pas à chaque effort, Mathieu n'en continue pas moins d'euphoriser un peu plus son inspiration ("In the middle of nowhere"). Malgré quelques écarts un peu moins convaincants qu'à l'ordinaire ("Chasing sleep", "The awakening" sur lequel il abuse peut-être un peu des effets), Akira nous fait oublier les rares errements du disque en sortant de sa manche quelques compositions au raffinement rare ("Kids return", "Untitled #3" et sa rythmique trip-hop envoûtante). Malgré la contrainte imposée par son concept, cet album éclipse en une demi-seconde le complexe de la feuille blanche et laisse naturellement s'écouler sur la platine CD ce savoureux distillant pop/trip-rock/électro dont Mahtieu se fait ici l'apôtre. Dans les choix artistiques (deux covers du "A sight to behold" de Gojira et du "Worms" de Punish Yourself) comme dans l'interprétation, 28 days later démontre ici que le projet Akira & the Airborne Particles n'est finalement que le reflet du travail d'orfèvre d'un compositeur en pleine possession de ses moyens.
A découvrir sous peine de passer à côté d'un auteur comme on en voit trop peu...

Akira & the Airborne Particles / Chronique EP > Ek bara mala #1

Akira - Ek bara mala #1 Des musiciens prolifiques, on en trouve un peu partout... enfin partout oui sauf en France. Culturellement, l'artiste français, s'il est souvent réputé pour sa poésie textuelle, est rarement loué pour sa productivité... ce dans n'importe quel art. Se cachant derrière le cliché de la feuille blanche, se laissant bercer par les affres de l'absence d'inspiration, le musicien français, s'il est fréquemment taxé d'être talentueux et chantre du bon goût, n'en reste pas moins très souvent dilettante aux yeux des anglo-saxons ou des nordiques notamment. Un cliché ? Certes mais souvent avéré. L'exception culturelle hexagonale dans toute sa splendeur en sommes. Et là, c'est le moment où on annonce avec un petit effet de manche que l'on a trouvé l'exception de l'exception : Mathieu S. a.k.a Akira, l'homme derrière qui se cache le projet Akira & the Airborne Particles.
Remember, début 2008, ce musicien protéiforme, connu par son implication au sein d'Agora Fidelio lance son projet solo destiné à être générateur de collaborations à géométrie variable. Au mois de septembre, le premier album, entièrement écrit, interprété et produit par Akira himself voit le jour. Coup d'essai et coup de maître. Jusque là, rien de bien imprévisible, on s'y attendait à vrai dire un peu. Sauf que quelques jours, celui-ci nous confie qu'il planche déjà sur la suite, un projet collaboratif qui sort... en décembre. Là, on se dit qu'il s'est produit quelque chose... Mais Mathieu ne s'arrête toujours pas après ça, puisque début 2009, il s'attèle à ce qui est déjà le troisième effort d'Akira & the Airborne Particles. En attendant la sortie de celui-ci, on s'arrête donc sur le deuxième opus du projet avec Ek Bara Mala #1. Premier volume d'une série de disques collaboratifs devant, a priori, sortir à intervalles réguliers, cet EP réunit une pléiade de guests parmi lesquels on trouve la fine-fleur de la scène indie du sud-ouest de l'hexagone. Des membres d'Aeria Microcosme, Dona Confuse, My Own Private Alaska, Psykup, etc..., en clair l'entourage musical d'un artiste qui sait où il veut aller et maîtrise son sujet en chef d'orchestre instigateur d'une oeuvre qui s'annonce déjà fleuve...
Ek Bara Mala #1 donc... Cinq titres, une vingtaine de minutes de musique(s) et dès les premières secondes, l'impression latente qu'Akira s'est éloigné quelque peu des sphères de son premier album pour faire évoluer son art. A sa guise, sans complexe d'aucune sorte. Librement inspiré du roman graphique de Grant Morrisson et Dave Mac Kean, "Arkham Asylum", "The mathematics of mind" dévoile une collaboration tripartite réunissant Baptiste B. (Aeria Microcosme, Simone Choule), Yohan H (Aeria Microcosme, Cats on Trees, MOPA) et donc Akira. Titre ouvertement indie rock, ambiances old-school teintées de psychédélisme, ce premier acte marque les esprits par ses partis-pris artistiques. Un chant qui semble chercher à se déshumaniser pour plonger l'auditeur dans un univers irréel situé à la frontière de la raison et de la folie, arrangements raffinés, un soin tout particulière à l'atmosphère d'un titre lunatique, jouant les funambules avec un brio qui ne se dément jamais. Classe. Décidé à varier les plaisirs, "I can see" orchestre la rencontre entre Akira et les Dona Confuse. Nappes ambient/rock teintées d'électro vaporeuse, une musique lunaire et noctambule qui se dévoile à nous lentement mais sûrement. Akira et ses camarades de jeu déversent dans cette composition commune, les ingrédients d'un songwriting habilement ciselé, catalyseur d'émotions qui seront portées à ébullition lors du chapitre suivant : "Anoter | New | Next | Again". Un duo avec Bernard C. (Lady into Fox, Sybil Vane...) qui laisse les saveurs des mélodies passées se propager encore un peu, nous offrant quelques plaisirs fugaces qui résonnent comme autant de petites lueurs dans l'environnement fantomatique d'un disque ouaté aux lignes directrices en perpétuel mouvement. Des points de fuites que l'on distingue à peine sur "A psychopath in your bed", morceau sur lequel on retrouve notamment un ancien compagnon de route de Mathieu au sein d'Agora Fidelio (Stéphane B.), mais également un membre de Psykup et Simone Choule (Julien C.). Pour un résultat qui nous laisse confus, troublé... Un cinquième et dernier titre en forme d'épilogue avec un morceau chanté dans la langue de Voltaire ("L'Influence de la noire") et la présence de Benjamin V. (MacZde Carpate) en guest, nous voici parvenu au terme du premier épisode d'une série de collaborations artistiques dont on attend déjà la suite avec impatience...

Akira & the Airborne Particles / Chronique LP > True love waits

Akira & the Airborne Particles Avec un titre pareil ("True love waits" est l'un des morceaux les plus connus [et réussis] de Radiohead), on aurait pu s'attendre à quelque chose de très indie-pop rock de la part du premier effort d'Akira & the Airborne Particles, soit Akira a.k.a Mathieu S. en solo. A tort. Car cet album où l'ex-Agora Fidelio fait absolument tout (chant, basse, guitare, programmations, percussions vocales et production), est un disque sur lequel se mêlent mille influences, sonorités et ambiances, le tout composant la bande-son d'un road-trip nocturne à la cinégénie appuyée. Nappes électro, atmosphères vaporeuses, quelques gouttes d'une pop mélodique qui tombent délicatement sur des arrangements langoureux, distillés avec retenue par un compositeur déjà maître de son sujet. Quelques accents plus électriques, un chant trafiqué et ce sens de la mélodie au groove apaisant et harmonies cotonneuses ("Some water afraid of noise"), beats électro-pop appuyés, "I know a way" joue avec des rythmiques qui rebondissent sur la platine True love waits nous emmène pas à pas dans un monde musical chimérique, presque irréel et qui stimule notre imaginaire.
Car Akira développe ici un délicieux cocktail d'électro-trip-hop-rock enfiévré avant de poursuivre son aventure en solo avec un "Prevent me from seeing pictures" empreint d'une douce poésie narcoleptique. Invitation à l'errance nocturne, portée par une mélodie lunaire nous transportant hors du temps, cette ballade solitaire dissimule son spleen existentiel sous des discrètes vaguelettes d'effets synthétiques. Synthétique justement, c'est le mot-clef du très court "Tears are watching me" aux fulgurances et groove hip-hop, dont la brièveté n'entache en rien son efficacité. A l'image de sa suite : "Flowers", morceau le plus easy-listening de l'album. Samples, mélodie légère, tempo enlevé et percussions vocales, ce cinquième des neuf titres de l'album reste passe-partout (mais qui oserait le passer en radio ?), alors que la suite et fin de True love waits va nous emmener vers des panoramas musicaux dont on ne peut que reconnaître qu'ils possèdent quelque chose de très cinématographique. Car Akira & the Airbone Particles, c'est un projet dont les morceaux siéraient parfaitement à l'habillage sonore d'un court ou long-métrage de fiction, une musique claire/obscure habitée par l'univers très personnel de son auteur ("Someone else but you...", "Her necklace"). Petites trouvailles électro-acoustiques, synthé-pop sensuelle et onirique, "Tortoise & Tarkowski" joue avec les références avant que l'atmosphérique et gracile "The beginning of the end" ne vient refermer ce premier album aux antipodes de ce à quoi nous avait habitué Akira avec son projet précédent... Différent certes, mais tout aussi envoûtant.