Akira & the Airborne Particles - The Seas On se souvient qu'il y a à peine plus d'un an, le premier album d'Akira & the Airborne Particles explorait des voies musicales d'obédience trip-rock, au groove par instants hip-hop, et nappées de quelques petites touches électro synthétiques. 13 mois et pas moins de 3 disques plus tard, Akira et les musiciens qui gravitent autours de The Seas (dont Yohan H. d'Aeria Microcosme, Cats on Trees ou My Own Private Alaska, lequel a par ailleurs signé l'artwork du disque) ont opté pour une écriture plus rock aux entrelacs mélodiques, sans pour autant mettre de côté les effets électroniques qui faisaient dès le départ, la signature du projet.
Après l'échappé intimiste conceptuelle de 28 days later, Akira revient à des fondamentaux plus rock et à des morceaux plus compacts, plus immédiats, que l'on ressent comme taillés pour le live. En témoignent les deux premiers morceaux de cet opus ("Some divers whistle", puis "The pledge"). Groove presque jazzy et mélopées pop scintillantes pour le premier, beats trip-hop et riff électro-rock pour le deuxième, on entre dans l'album en se laissant envahir par la chaleur des deux titres inauguraux qui se suivent et dédoublent parfaitement. Troisième acte : The seas créé des images sur "Atlantys" et ses ambiances vaporeuses avant de s'accorder une petite respiration avec un interlude percussif aux sonorités africaines qui n'est certainement pas ce qu'Akira & the Airborne Particles a fait de mieux jusqu'à maintenant ("Cælum non animum mutant...").
Après cet intermède world music, "High horse" nous prend à la gorge en se lançant dans une véritable déclaration de guerre noise-rock hargneuse et abrasive, entre-coupée de passages plus lunaires et psychédéliques. Le résultat, surprend, déroute mais fascine, indubitablement. On passe par tous les états jusqu'au moment où Akira assène le coup de grâce avec un final intense aux très fugitives effluves hardcore en fond sonore. Presque transfiguré sur cette deuxième partie de l'album, voici qu'il nous envoie un "Here below" grungy et puissamment addictif dans les enceintes. Salvateur. LE titre phare de The Seas... qui n'en reste pas pour autant là puisque déboulent directement "Fluid mechanics" et "The Mathematics of mind" (ce-dernier déjà entendu sur Ek Bara Mala #1). Sans révolutionner en profondeur la griffe musicale d'Akira & the Airborne Particles, ces deux titres viennent compléter l'album en appuyant encore un peu plus sur l'accélérateur rock pendant que l'embrayage mélodique met toutes les pièces du puzzle musical à leur place avant de conclure définitivement sur "... qui trans mare currunt", magnifique épilogue d'un quatrième chapitre d'Akira qui tient définitivement toutes ses promesses.