Akira & the Airborne Particles : 3ème ! En une année et demi d'existence, le projet initié par Mathieu Sainty alias Akira en est déjà à sa troisième sortie. Et comme il fallait marquer le coup, il s'impose un vrai défi en composant et enregistrant pas moins de 28 titres en... 28 jours que dure le mois de février. Le titre : 28 days later (logique...) ne renvoie que sur la forme au film d'horreur post-apocalyptique de Danny Boyle, sur le fond, le deuxième disque long-format d'Akira & the Airborne Particles n'a rien de bien sanglant. Au contraire, cet album, présenté dans un packaging très original (mais délicat à ranger dans sa discothèque - une pensée émue à l'attention des futurs acquéreurs - sic) à l'artwork particulièrement étudié, est une véritable collection de morceaux feutrés et électriques, mélangeant les influences pop, rock et trip-hop/électroniques de son auteur... pour un résultat qui se déguste comme une douce et légère friandise là où certains esprits chagrins attendaient déjà un dessert un peu indigeste. A tort donc.
28 morceaux donc, 28 pistes audio (la plus courte dure 13 secondes, la plus longue quasiment 5'30...) et un défi clairement audacieux. Se lancer dedans est une chose, le réussir et en faire quelque chose qui tienne la route est assurément plus compliqué à gérer. Mais Akira est un stackhanoviste de l'écriture, les textes pleuvent sous sa plume et les arrangements coulent directement sur ses instruments. Une exploration musicale, une plongée sans filin dans l'univers onirique de son auteur, 28 days later s'ouvre sur l'enivrant "A night at the opening" et se referme sur six pièces sans titre et donc baptisées très simplement "Untitled # 1,2.... 6" (on a déjà vu plus compliqué...). Entre-temps, Mathieu nous offre quelques pépites folk-pop synthétiques que l'on imagine déjà écrites dans l'intimité d'une chambre d'hôtel par une pluvieuse nuit d'hiver ("54 cents", "La liberté d'être seul", "Out of time"). Introspective, l'oeuvre d'Akira & the Particles se dévoile sans fausse pudeur mais avec une retenue assumée qui offre une tonalité toute particulière à la musique que l'on découvre sur ce disque. A l'image du très beau "White in sepia" ou l'élégant "We were touching the sun", cet album joue avec les clairs/obscurs, les noirs et blancs pour mieux imposer ses dégradés de couleurs, lesquels évoluent d'eux-même au gré de l'inspiration et des états d'âmes d'Akira tout au long du mois et donc du disque.
Des morceaux noctambules ("Sugar trees") enveloppés d'un brouillard acoustique aux vertus hypnotiques, le tout parsemé de quelques incursions électriques plus ténébreuses ("Stan", "Dusty"), elles-mêmes entrecoupées de petits incartades plus lumineuses ("Miss me", "The talking hands"), 28 days later est un vrai disque de songwriter, de ces oeuvres qui ne pourraient exister sans un réel talent d'écriture et qui, loin de jouer sur la répétition, imposent d'elles-mêmes une évolution permanente. S'il ne se réinvente pas à chaque effort, Mathieu n'en continue pas moins d'euphoriser un peu plus son inspiration ("In the middle of nowhere"). Malgré quelques écarts un peu moins convaincants qu'à l'ordinaire ("Chasing sleep", "The awakening" sur lequel il abuse peut-être un peu des effets), Akira nous fait oublier les rares errements du disque en sortant de sa manche quelques compositions au raffinement rare ("Kids return", "Untitled #3" et sa rythmique trip-hop envoûtante). Malgré la contrainte imposée par son concept, cet album éclipse en une demi-seconde le complexe de la feuille blanche et laisse naturellement s'écouler sur la platine CD ce savoureux distillant pop/trip-rock/électro dont Mahtieu se fait ici l'apôtre. Dans les choix artistiques (deux covers du "A sight to behold" de Gojira et du "Worms" de Punish Yourself) comme dans l'interprétation, 28 days later démontre ici que le projet Akira & the Airborne Particles n'est finalement que le reflet du travail d'orfèvre d'un compositeur en pleine possession de ses moyens.
A découvrir sous peine de passer à côté d'un auteur comme on en voit trop peu...
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AkiRa & The Airborne Particles : Chronique LP
28 Days later
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