Je relisais récemment la petite chronique que j'avais écrite sur le premier album d'Aïtone, groupe parisien mené par Antoine. Une pop-folk-prog influencée par Radiohead, Pink Floyd, Coldplay, Archive, ou encore Tom McRae. J'avais terminé mon article en soulignant le fait que cet album propre souffrait un peu de son aspect conventionnel. Cinq ans plus tard, c'est le premier sentiment que j'ai envers Follow, son successeur. Antoine est-il trop marqué par l'influence de ses idoles ? Ou alors prisonnier de son propre univers musical ou tout simplement de ses obsessions ? Disons-le sans tergiverser, l'auteur-compositeur contrôle son sujet à la perfection et sait trouver les bons arguments (dont une prod/arrangement en béton armé) pour diffuser cette mélancolie touchante qui sied bien avec les sujets qu'il traite ici à savoir l'enfance, l'innocence, le rêve, les peurs et l'amour, bien entendu. Cette œuvre aux atmosphères intimistes et démonstratives est (trop ?) mielleuse, pour qu'on s'y attache dans sa longueur, et cela peut vite devenir pénible à la longue car son rendu est trop homogène et manque de nuances, même si on sent chez Antoine cette envie de varier les plaisirs (le folk de "Nightmare" fait du bien par exemple). Follow a pourtant de très bonnes intentions pop ("Inner child", "Happy thought", "Cold & fever") et trouvera à coup sûr son public.
Publié dans le Mag #58