Airbourne - Boneshaker C'est marrant les sensations que me procurent la sortie d'un nouveau disque de Airbourne (et en l'occurrence Boneshaker, cinquième album du combo australien). D'un côté, je m'en tape un peu, car Airbourne, c'est toujours un peu (ou beaucoup) pareil et je pense avoir fait le tour de la question avec les deux premiers albums qui m'ont conquis. Mais d'un autre côté, comment résister à l'appel des guitares et des riffs de la bande des frangins O'Keeffe, véritable rouleau compresseur et machine de guerre en live ? Alors, c'est reparti pour un tour !

À la première écoute, Boneshaker m'a clairement surpris et même un peu déçu. Car je m'attendais, comme sur les précédents disques, à un son surpuissant de la part d'un groupe délivrant un rock survitaminé. Sauf qu'il n'en est rien avec cet album enregistré sous la houlette de Dave Cobb à Nashville. On s'approche plutôt d'un son des '70s, celui des premiers AC /DC, avec des guitares tranchantes, un basse/batterie parfaitement dans son rôle et une voix un peu en arrière. On a même la sensation que le disque a été enregistré live lors d'une grande jam session. Une fois cette situation appréhendée, tout se déroule comme sur des roulettes : dix titres, trente minutes (format parfait par excellence pour aller à l'essentiel) et toujours cette grande classe pour s'inspirer/s'imprégner/plagier (choisis ton camp) le groupe des frères Young (chaque morceau de ce disque rappelle un titre d'AceDesse). Ça riffe à tout va ("Boneshaker", "Switchblade angel"), ça groove à fond ("Sex to go", "She gives me hell"), ça s'emballe (l'excitant "Backseat boogie", "Blood in the water", "Rock'n'roll for life") et ça respecte scrupuleusement les codes rudimentaires du boogie-rock que le groupe distille depuis plus de quinze piges. Et tant qu'Airbourne sera dans le circuit, le rock survivra. Mais ce disque ne m'a pas fait rêver. Non pas que les chansons ne soient pas bonnes, loin de là. C'est juste que pour le coup, je préfère me remémorer la sensation d'uppercut dans la tronche que m'avait procuré le premier album, plutôt que de multiplier les écoutes de ce Boneshaker qui ne m'emballe pas outre mesure.