En ces temps de froid, rien de mieux que de se réchauffer les oreilles avec les ondes pop d'Air Waves, le projet solo d'une certaine Nicole Schneit qui, bien inspirée, a choisi un jour de 2009 d'utiliser comme sobriquet le nom d'une chanson de Guided By Voices. Bien que seule à composer, cela ne l'empêche pas d'inviter du monde sur ses disques quand l'envie lui prend. Et son petit dernier en date, The dance, n'échappe pas à la règle. Ainsi, cette fois-ci, ce sont Skyler Skjelset (Fleet Foxes, Beach House), Luke Temple (Here We Go Magic), Brian Betancourt (Hospitality, Sam Evian), Cass McCombs, Rina Mushonga, Frankie Cosmos, la française Lispector, Merce Lemon, David Christian (Hospitality, El Dorado), Ethan Sass et Ben Florencio. Cela fait quand même du beau monde pour cette danse de 9 titres.
Enregistré aux studios Figure 8 à Brooklyn, ce cinquième album offre une belle pop scintillante tantôt folk ("Black metal demon"), tantôt indie-rock ("The roof") voire lo-fi ("Alien"), et sait accrocher les écoutilles avec cette voix androgyne et ces arrangements instrumentaux veloutés ("The dance", "Treehouse"). Même si les rythmes ne sont pas toujours propices à la danse ("The light", "Peer peer"), Nicole s'est assurée que chaque chanson ait un côté spontané et sincère, et procure des étoiles dans les yeux de ses admirateurs. Malgré cela, Air Waves (Bordel, pourquoi ai-je envie de mâcher un chewing-gum à chaque fois que j'écris ce mot ?) n'est pas du genre à franchir les limites de la déraison, elle reste dans sa zone de confort en tombant parfois même dans la facilité ("Black metal demon" et "The light" sont par exemple des titres un peu plan-plan). Qu'importe, est-ce qu'il existe un album dans ce monde ayant fait l'unanimité ?
Publié dans le Mag #54