Adolina - Caldeira Le nom d'Adolina tourne depuis un paquet de temps chez les amateurs avertis de musique indé et à raison. Le quatuor belge délivre avec Caldeira, leur dernier méfait, un grand coup de pied dans les couilles et une sacré secousse sismique pour les oreilles.

Très influencé par le hardcore-arty de Fugazi, le groupe pioche également dans la vélocité math-rock des compositions de Faraquet pour un rendu d'un impact exponentiel. Dès le premier titre, "Ante lapidem", les influences peuvent sauter à la gueule de l'auditeur sans pour autant que l'on se dit à un seul instant avoir affaire à un énième rip-off. Pas seulement post-hardcore, pas totalement noise, souvent math-rock, c'est dans le dosage de ces ingrédients que le groupe séduit et qu'ils évitent brillamment la resucée musicale.

Et puis aussi parce que les mélodies vocales sont excellemment foutues, sans aucune fioriture mais juste assez catchy pour donner à l'auditeur un goût de "reviens, j'ai les mêmes à la maison", alors que la musique, elle, semble assez monomaniaque de prime abord. Puis, comme tout bon disque qui se respecte, la charpente sonique se découvre, les nervures rythmiques également et le job à la fois rustre et méticuleux sur les ambiances (les samples sur "Tumult") apparaît. Au final, Caldeira aligne d'excellentes pistes sans faiblir et sans ennuyer à aucun moment, fort d'un songwriting de haute tenue, pour lentement s'insinuer dans le quotidien de la plus belle manière.

Seul petit bémol pour ma part, il se situe à la fin de l'album, le chant français sur "Contrôler et sévir" qui me semble pas tout à fait pertinent même si instrumentalement, la dynamique sur-tendue capte bien vite l'attention, pour ne plus vous lâcher. La grande classe tout de même et encore une sortie convaincante pour Whosbrain Records (Io Monade Stanca,Joe4, The Glad Husbands...).