Acanthe someone somewhere Fondé près de Grenoble en 1973, Acanthe est un groupe de rock progressif qui a été en activité jusqu'en 1977. Il était composé de Frédéric Léoz (claviers, guitare, chant), Pierre Chorier (batterie), Christian Gendry (basse) et Michel Gervasoni (guitare). À l'époque, des enregistrements du groupe ont lieu. Cependant, aucun l'album ne voit le jour.

Au début des années 2000, le chanteur travaille sur les bandes de Acanthe. Avec le soutien de Replica Records, il aboutit à la sortie d'un album qui compile des morceaux retravaillés. La galette prend le nom de Someone somewhere. L'illustration du vinyle est réalisée par Julien Grycan qui sait en quelques coups de crayons nous baigner dans l'univers des seventies. L'utilisation des couleurs flashy à mort n'y est pas pour rien.

L'album est composé de neuf titres. Une grande majorité d'entre eux dépasse les cinq minutes. "The old world death" culmine à 08'10. Le titre éponyme se charge d'ouvrir l'album avec une introduction digne du rock progressif psyché. Un peu de claviers puis une guitare qui fait quelques sorties en solo particulièrement réussies. Après être monté très haut, le tout retombe sur une guitare acoustique accompagnée du chant clair de Frédéric Léoz. En sortie, nous attendent des chœurs à la manière de Pink Floyd. En fin de morceau, guitares et claviers montrent encore une fois un jeu solide. Trois morceaux sont chantés en français ("Objet de cire", "Univers insensé", "Oiseau de feu"). Il est difficile de faire glisser la langue de Baudelaire sur du rock psychédélique. Les paroles en anglais habillent mieux les morceaux d'Acanthe. Dans tous les cas, les titres sont tous signés Frédéric Léoz. Tous, excepté "Meg Merrilies". Là, le texte est emprunté au poète britannique John Keats (1795-1821). "Touch the sun" est une piste exclusivement instrumentale avec quelques sonorités orientales. Encore une fois, la guitare électrique fait une très belle sortie solo. Sur ses quelques moments d'absence, elle laisse place au jeu riche du synthé. Autre piste instrumentale, "Riding earth" révèle un synthé plus dominant.

La musique est un arbre avec des ramifications immenses. Des artistes poussent sur une branche par milliers. Le temps va trop vite, le temps est trop court. Nous ne voyons pas tout. Le travail engagé ici par Frédéric Léoz et Replica Records vient souffler sur des archives. Cela fait apparaître un groupe qui mérite d'être vu tant il est localement le témoignage d'une époque et de sa culture.