Aaron : live au Grand Mix (2015) Aaron : live au Grand Mix (2015) La salle a affiché complet en 3 jours, signe (s'il en fallait) que le public n'a pas oublié Aaron qui a déjà maintes fois charmé les Lillois (au Sébastopol comme à l'Aeronef). Une salle sold out, c'est du pain béni pour un groupe de première partie... Comment les Camp Claude se sont retrouvés à ouvrir sur quatre dates, c'est la question qu'on se pose après (et pendant) cette soirée et à part le critère financier, on ne voit aucune raison de les avoir choisis. Ce groupe est un trio composé d'un mec derrière une machine à faire des rythmes qu'il a dû racheter aux Inconnus après leur tube "Isabelle a les yeux bleus" (et il n'a pas cru bon de changer les programmes), un guitariste neurasthénique qui semble avoir appris à jouer dans l'après-midi et d'une chanteuse qui a une voix correcte (quand on enlève les effets) mais qui elle aussi a raté le virage des années 90 et est restée bloquée quelque part en 1986. La "musique" est un mélange de petites notes de guitare, de sonorités froides et d'un chant "j'en fais des tonnes pour rien". Au final, aucune émotion, aucune passion et si le public reste sympa, il discute et blablate tout de même pas mal, il faut dire que rien ne va chez Camp Claude à qui il faudrait non seulement un directeur artistique mais aussi un styliste, un coiffeur, un chorégraphe... C'est une calamité mais surveille bien les Inrocks, je suis sûr qu'un de leurs stagiaires trouvera "un certain charme retro-cold wave lié à un dépouillement de l'âme et de sens" à ce trio qui rejoindra bien vite Smoking Smoking sur la liste de ceux qui ont connu leur apogée en ouvrant pour Aaron.

Aaron : live au Grand Mix (2015) Aaron : live au Grand Mix (2015) Soucis avec la liste "presse" à l'entrée de la salle, première partie catastrophique, interdiction de prendre des photos à cause d'un système de laser (un gadget vu leur utilisation), Aaron va attaquer son set avec un bel handicap car je ne suis pas dans les meilleures dispositions pour apprécier le concert... Et pourtant, même en commençant avec trois titres issus de leur album à venir et en imposant ce son gavé d'électroniques et de basse, le duo (quatuor sur scène) a réussi à ensorceler, une nouvelle fois, son monde. C'est en douceur avec "Magnetic" que Simon et Olivier attaque le show, histoire de prendre leurs marques et la température. Une température plutôt bonne qui monte de plusieurs crans avec "Blouson noir", si l'écoute de ce "single" ne m'a pas immédiatement convaincu, là, en live, ça fonctionne et ces sons popularisés par Kavinsky transmettent de bonnes vibrations. "Onassis", lui aussi déjà dévoilé, montre que les présents sont des fans qui ne ratent rien et vivent déjà ce concert comme s'ils ne découvraient pas ces titres. C'est avec "Blow" qu'on se rend compte que si Aaron joue forcément encore de "vieux" morceaux, ces derniers ont été retravaillés et assez largement modifiés pour se fondre dans le moule et prendre la couleur de We cut the night, notons alors le travail de Léonie aux percussions qui offre une relecture particulière à ces morceaux que l'on connaît. C'est avec "U-turn" que les différences s'imposent, même s'ils ne sont que deux à l'interpréter, le tube n'a rien à voir avec sa version piano ou ses variantes à la guitare, c'en est presque un "nouveau" morceau. Mais tu peux être rassuré, Aaron n'a pas tout changé, tu peux toujours chuchoter avec eux sur "Seeds of gold", sautiller sur "Ludlow" et danser jusqu'à tomber avec "Rise". Des inédits, celui qui m'a le plus marqué c'est "We cut the night" au moins aussi électro que rock, il a mis le feu au Grand Mix et a conclu de fort belle manière la première partie du set. Le premier rappel a permis à Olivier de jouer un peu plus de guitare et après trois titres de se demander pourquoi c'était passé si vite ? De nouveau rappelé, Aaron est revenu pour rejouer "Blouson noir" avant de saluer...

Me voilà donc converti au nouveau son du duo, j'en arrive même à facilement intégrer que je n'entendrais plus forcément "Angel dust", "Mister K." ou "Endless song" en live, à me dire que "War flag" ou "Birds in the storm" vont être vraiment pas mal quand ils seront revisités dans les mois à venir, bref, c'est un retour réussi pour nos Artificial Animals Riding On Neverland qui, après avoir renoué avec leur public de fidèles, devrait encore élargir leur cercle de fans à l'automne et certainement enflammer les plus grands festivals l'été prochain.