aaron à lille aaron à lille Quand Sebastopol annonce 20h, c'est le début du spectacle et non pas l'ouverture des portes, du coup de largement en avance, on se retrouve un peu à la bourre et la charmante ouvreuse écarquille les yeux en prennant les tickets "en loge et vous arrivez alors que tout le monde est placé ?" Une rangée se lève donc pour nous laisser atteindre les loges côté jardin, places de choix avec vue imprenable sur la scène. Tellement imprenable que le duo pop-folk Cocoon nous tourne presque le dos ! Tout proches l'un de l'autre comme du public, et visiblement ravis de l'acceuil, Morgane et Mark livrent en live les titres de leur tout frais My friends all died in a plane crash. Ils l'agrémentent d'une reprise de Sufjan Stevens, un artiste qui navigue dans les mêmes eaux douces qu'eux (ou Hafdis Huld). Une autre reprise ("Hey ya") de Outcast et c'est sous des applaudissements nourris que le duo quitte la scène.
C'est dans le noir complet que prennent place Simon, Olivier et Maëva, les premières notes de "Le tunnel d'or" mettent l'assistance en émoi, la magnifique voix de Simon, le piano d'Olivier et le violoncelle de Maëva nous emmènent dans leur monde et on aura du mal à le quitter. A la lumière d'une nuit étoilée ou de spots jouant les bougies, Aaron revisite son Artificial animals riding on Neverland, l'aménage, l'habite, l'exploite et nous l'offre sans retenue. Très à l'aise avec le public, bouillonnant, Simon chambre ("vous pouvez rester debout"), explique ("Endless song", "Strange fruit") et répète combien ça leur fait plaisir de vivre "ça" avec nous. Après un éblouissant "Blow", une standing ovation qui semble interminable les met presque dans l'embarras, le tube "U-Turn (Lili)" est bien sûr repris par tout le théâtre (mais c'est "Little love" qui me donnera le plus de frissons), qui s'en sortirait mieux sans les 2-3 groupies qui hurlent les paroles au lieu de les chanter... L'émouvant "Last night thoughts", l'immense "O-song" et le "Famous blue raincoat" de Leonard Cohen pour rappel ne suffit pas aux Lillois qui font revenir Aaron sur la scène pour un dernier morceau tout en douceur. Cette nuit, nos rêves seront doux.