7 Weeks - A farewell to dawn Bends n'était qu'une parenthèse, avec ce A farewell to dawn, 7 Weeks revient au rock, peut-être pas aussi chaud que Carnivora mais au moins, si ce n'est plus, aussi tubesque. Parce que j'ai beau chercher, je ne trouve pas un seul morceau qui ne soit pas un hit en puissance. Si on est d'accord pour mettre de côté les titres sans chant comme "Ohka" (interlude) et "A farewell to dawn" (excellent morceau d'ambiances), il ne reste que des chansons qui font mouche et dont le pouvoir de séduction s'exprime en quelques secondes.

Pour commencer, rien de tel qu'un riff parpaing qui te tombe sur le coin de la gueule, t'as encore rien compris que "King in the mud" fait déjà couler le sang, et si le riff de guitare n'est pas suffisant, le chant (et ses petits ajouts samplés en écho) t'ensorcèlera dans les instants suivants, entre puissance et mélodie, Julien connait le dosage pour nous faire chavirer. Lancinant, traînard, à l'agonie comme son protagoniste, ce morceau d'intro se termine par des notes d'une clarté éclatante contrebalancées par des accords encore plus rageurs. La perfection. Et ça ne fait que commencer. Tout en douces cassures, "The ghost beside me" se pose tranquillement dans un coin du cerveau et le met en préchauffage, après des mesures brisées, le spectre s'épaissit, le titre trouve du liant, la mélodie est plus insidieuse, le clavier fait son petit effet et bien que l'ensemble soit très cool en terme de rythme, ça fonctionne. Soyons honnête, il n'y a pas que des hits sur cet album, il y aussi des bombes atomiques. Calibré pour toucher sa cible et la faire péter de bonheur, "Kamikazes" est imparable : rythmiques dodelinantes, gimmicks en piqués, explosion finale jouissive, un travail d'orfèvre. Plus brut, plus direct, "Broken voices" est là pour enfoncer le clou, il est trop tard pour faire machine arrière, la guitare s'énerve, la basse a pris du poids, c'est pas le moment de chatouiller les Limousins... D'autant que l'éponyme a préparé le terrain pour l'autre méga-tube : "January", 7 Weeks se mue encore en lézard qui serpente dans la rocaille pour approcher sa proie, laisse monter le suspens avec le clavier et attaque par l'esprit plus que le physique. Grande classe. Plus terrestre, plus marqué par les références (QOTSA même si c'est so cliched), "A well kept secret" pourrait faire passer les petits gars de Limoges pour d'authentiques cow-boys, et là encore, on est pris dans le tourbillon de poussières qui nous emmène jusque "Knots", dernière claque (et oui) de cette nouvelle galette. Elle démarre en trombe, ralentit, puis remet les gaz avec une disto phénoménale qui promet des concerts épiques.

Il faut te faire un dessin ou tu as compris que A farewell to dawn est le disque rock de cet hiver ?