À l'origine du groupe, Julien compose, chante et joue de la basse dans 7 Weeks... Il répond aussi aux questions avec toujours autant de disponibilité et de sympathie ! Alors, allons dégager un peu le flou autour de certaines lignes...
Le line-up a de nouveau un peu changé avec un retour à la formule trio, ces modifications ne semblent pas gêner la marche en avant du groupe, comment vous faites ?
Jeremy et moi sommes à la base du groupe et de sa compo depuis le début, la conception de notre son doit beaucoup à ça, à la voix et aussi à notre identité basse/batterie. La guitare, finalement, a plus un rôle d'arrangement, qui donne une certaine couleur aux albums. Ensuite, vient le temps de trouver une équipe pour jouer ça live, et pour cet album on était 3 à s'investir sur la compo, on a donc naturellement décidé de le défendre live en trio. Sur cet album, je ne me suis pas occupé de la guitare, contrairement aux autres albums où je compose et enregistre la plupart des guitares. J'ai pu déléguer ça à Gérald qui a eu une force de proposition très intéressante et j'ai pu rester concentré sur la voix et la basse.
7 Weeks a une identité forte, qu'est-ce que ce nouvel album lui apporte de plus ?
C'est celui où on a pu aller le plus loin en termes d'écriture et de captation live au moment de l'enregistrement. On était tous les trois dans une dynamique de composition très motivante, ardue certes, car exigeante, mais ça nous permis d'aller plus loin dans le rapport musique/texte et dans la préparation pour capturer des prises brutes et vivantes en studio, en enregistrant les morceaux live pour ensuite rajouter les arrangements sans faire des doublages automatiques comme sur beaucoup de nos albums. Cela donne un côté plus cru et plus direct aux morceaux qui avaient besoin de ça pour laisser parler au maximum leur potentiel. Ce sont des morceaux plus personnels avec des textes qui nécessitent qu'on laisse plus de place à la voix, on ne voulait pas "surproduire" ce disque. C'est notre album le plus personnel et le plus brut.
J'ai l'impression que vous êtes allés plus loin dans vos idées, si c'est calme, c'est méga calme, si ça speed, alors ça y va à fond, si ça tape, alors ça castagne...
Voilà, exactement ! On a poussé les choses à fond. Là où avant on aurait hésité à mélanger "Wax doll" et "Mute" sur un album, là ça nous semblait cohérent si on poussait la forme jusqu'au bout de l'idée, car les textes vont ensemble, la musique n'est que l'habillage. En général, si on a des morceaux du même genre, il faut des textes qui parlent à peu près de la même chose ou de la même manière, là nos textes ont une base commune, mais avec des modes d'expressions et des manières de dire très différentes, on a beaucoup travaillé là-dessus.
Vous avez de nouveau travaillé avec Pascal Mondaz, quelle est sa part dans ce nouvel album ?
Elle est très importante, il s'est, il me semble, beaucoup investi et a très bien compris ce que l'on cherchait. Il trouvait "une résonance" (selon ses mots) particulière dans ces morceaux et voyait où on pouvait aller. Il nous connait depuis longtemps et attendait ça de nous, qu'on quitte le schéma "Gibson/Marshall". ;) Il a été un très bon guide pour l'enregistrement également, en nous orientant sur la manière d'interpréter les prises live et le chant. On adore bosser avec lui, on a un respect mutuel très important, je pense.
Les morceaux n'ont pas tous le même rythme, construire le track-listing a été simple ?
Non... La perception de l'album pourrait être très différente avec un autre ordre, plus difficile d'accès, on a mis un peu de temps à trouver. Le travail de mastering de Simon Capony a été lui aussi très important à cette étape.
Vous avez prévu un "temps calme" lors des concerts pour laisser de la place aux titres les plus doux ? On pourrait avoir un "double concert" électrique et unplugged comme vous l'avez fait en live stream ?
Il est plus difficile en concert de varier autant les choses que sur l'album, surtout si on ajoute à ça l'ancien répertoire, mais on place quelques temps de respiration, pas forcément acoustiques comme sur le live stream (même si on avait adoré faire ça), mais plus intimistes qu'avec le gros son. ;) C'est super à faire, on aime ça.
Les concerts vont s'enchaîner jusque fin mars et une date à La Maroquinerie, vous savez déjà qui vous accompagnera ?
On travaille dessus, on a déjà pas mal de monde qui s'est proposé. ;) On va annoncer ça dans quelques temps. On vient d'attaquer la tournée et ça se passe très bien, les nouveaux morceaux passent hyper bien sur scène et les retours sont très bons.
Vous avez fait le Hellfest From Home 2021, vous allez le faire en vrai en 2024 ?
Évidemment que l'on aimerait défendre l'album au Hellfest l'an prochain, il est trop tôt là aussi pour dire si on en sera, il leur reste encore beaucoup de monde à annoncer, je crois (rires). On croise les doigts.
L'artwork n'est pas qu'un dessin, c'est aussi une statue qui est au cœur d'un clip, c'était prévu comme ça ou une bonne idée en a entraîné une autre ?
L'artwork est une création graphique de Gilles Estines qui fait quasiment tous nos visuels et c'est à mon avis notre plus belle pochette en vinyle. Elle n'existait pas en vrai, mais au moment de faire les clips, notamment celui de "Gorgo", on s'est dit que ce serait bien d'avoir un personnage inspiré de cette création et on a demandé à un ami sculpteur sur métal de créer une sculpture. C'est celle que l'on retrouve dans les clips.
C'est une œuvre très "instagramable", il faut la sortir du jardin et la prendre avec vous sur les concerts !
Elle est assez encombrante, ne répond pas du tout aux normes de sécurité et est devenue complètement rouillée par l'eau de mer avec le clip de "Gorgo" et pleine de suie après le clip de "Blackhole your heart", alors je crois qu'elle va rester dans mon jardin (rires). Mais je pense qu'elle resservira...
Merci Julien et 7 Weeks, merci également à Elo et Romain d'Agence Singularités.
Photos : Jérémie Noël
Publié dans le Mag #58