СОЛЯРИС (coprnc) Eponyme, СОЛЯРИС ("Solaris" dans la langue de Voltaire) est de ces EPs débarqués sur la platine CD sans prévenir. Encore peu connu le groupe a pourtant finement préparé son coup. Un petit 4 titres soigneusement emballé dans un digifile sobre, classieux mais élégant (disponible en édition limitée numérotée), un visuel tout aussi simple et voici que le groupe laisse parler sa musique pour lui. Et là, autant dire que ça calme. Car en l'espace d'une trentaine de minutes et 3 titres fleuves auxquels on adjoint un quatrième, en forme de court interlude, les Lyonnais frappent fort. Leurs partis-pris sont clairement établis, à savoir : capter l'attention en misant sur la puissance évocatrice en lieu et place d'une violence hardcore abrupte et corrosive ; séduire en jouant sur la fluidité instrumentale et l'élégance mélodique là où nombre de leurs contemporains se (com)plaisent à déconstruire patiemment leurs morceaux ; et définitivement parachever leur oeuvre en décuplant l'intensité émotionnelle de leurs compositions au lieu de nous faire sombrer dans le chaos. En cela, les СОЛЯРИС jongle autant avec les codes du rock que du post-hardcore. Et le résultat se révèle aussi éloquent qu'immédiat. Mat en 3 coups.
Plongée en apnée et sans filin dans l'univers d'un groupe qui a déjà parfaitement trouvé sa voie, un cheminement artistique que l'on suit avec lui en découvrant "Waves, 1st Attempt", morceau inaugural de cet EP. Guitares aux riffs tournoyant dans l'atmosphère, section rythmique métronomique, post-rock aux pulsations métalliques et crescendo renversants, СОЛЯРИС ne réinvente pas le genre mais se le réapproprie avec une classe peu commune. Et si l'on doutait un court instant de la capacité du groupe à réitérer ce type de performance, "Blue sun/red sun" vient nous confirmer la flamboyante réussite du titre d'ouverture de l'EP ne devait rien au hasard. En changeant de registre et s'affranchissant des schémas pré-établis du mouvement post-rock. Car après nous avoir fait brillamment entrer dans leur espace d'expression musicale, le groupe prend désormais le temps de développer des constructions miminalistes aux motifs post-rock soignés et patiemment ciselés. Un peu languissant à la longue... Cela dit, l'effet produit est peut-être moins immédiat, mais le résultat n'en est que plus intrigant. D'autant que le quartet veille à ne jamais reproduire ce qu'il a déjà fait précédemment. De fait, après un très court "Harey", il repart à l'assaut des cimes du post-rock instrumental en le lestant de quelques riffs plus HxC, faisant ainsi le pont entre un Cult of Luna et un Mogwai. Ce, sans pour autant céder à la facilité de trop vouloir ressembler à l'un ou à l'autre, pour finalement affiner un peu plus son identité artistique...