X-Vision - So close, so far X-Vision ne faisait pas dans la dentelle mais avec le départ de son DJ Jul en juin 2006, les samples et les passages chargés d'ambiances sombres mais plus calmes sont devenus encore plus rares, bref, si on pensait qu'avec Time of the new slavery X-Vision avait frappé fort, c'était sans compter sur ce So close, so far qui nous fout la tête sous l'eau durant 45 minutes. Et fatalement, on n'en sort pas indemne.
Les Lorrains ont accentué leurs penchants death et ne se privent pas de blaster à tour de bras, frappes de batteries chirurgicales, riffs ultra précis, chant varié et impressionnant, des titres comme "Blow on ashes" ou "Theatre of appearances" nous renvoient à Loudblast ou Gojira, excusez du peu.
Dense, sombre et explosif musicalement, les textes (en anglais) le sont tout autant, écrivant essentiellement à la première personne (I donc "je"...), Pierre se place (et nous du même coup) dans un espace confiné, restreint où le poids du monde pèse sur l'esprit, abattu par tant d'incompréhension et l'incapacité de faire changer les choses. Le bon sens est emprisonné et ne peut rien face à l'égoïsme et au pouvoir de l'argent. Même si je n'irais pas jusque parler de "concept album", X-Vision n'a pas bâti So close, so far au hasard, il suffit d'écouter "The sky never lies", "The sky was true" et "And now ?" pour comprendre que l'album est un tout, là encore, le groupe rejoint Gojira de par ses réflexions globales, les thèmes abordés (la santé de notre planète) et la qualité de la transposition de cela dans une musique violente et complexe mais accrocheuse.
Enorme son (encore signé Stéphane Buriez), superbe digipak (des mannequins comme ça, on veut bien en sauver...), constructions réfléchies, X-Vision travaille ses albums en profondeur ce qui leur donne une durée de vie certainement longue, So close, so far risque ainsi d'être terriblement moderne un sacré bout de temps.