Wyatt E. - Exile to Beyn Neharot Bien qu'intégralement instrumental, Wyatt E. poursuit sa réinterprétation des textes bibliques avec le deuxième volet (après Mount Sinai/Aswan en 2015) d'une aventure qui doit en compter 6 (à ce propos, les sorties se font en K7 et les six artworks assemblés formeront une sorte de fresque) présentant (en un peu moins de 20 minutes à chaque fois) "Nebuchadnezzar II" (le roi babylonien qui a fait déporter les juifs dans sa capitale) et "Ode to Ishtar" (une déesse). C'est avec des grésillements parasites que le voyage commence, il nous emmène aux confins du drone et du doom dans un univers peuplé de bidouillages sonores, de rythmes lourds et de guitares lumineuses. Logique quand on sait que Exile to beyn neharot peut se traduire en anglo-hébreu par "Exil au milieu d'un trait de lumière". Si les Liégeois avaient un chanteur, on qualifierait leur musique de post-Hard Core, là, c'est plus compliqué avec des passages sombres proches d'un Amen Ra et d'autres bien plus clairs qui sonnent post-rock option bande son de film muet (citons We Stood Like Kings pour rester dans de la référence belge). L'ensemble est brillant, jamais lassant, carrément prenant. Pour un tel registre (assez casse-gueule), le seul mot qui convienne vraiment, c'est : "impressionnant".