Largement influencé par la scène "true black-metal" norvégienne, Wolves in the Throne Room est une formation américaine, mené par les frangins Aaron et Nathan Weaver, qui citent Neurosis parmi leurs références majeures. Mélangeant le postcore, le crust, le punk et même la musique folk à ses textures black metal, WITTR se pose un peu comme une exception sur la scène underground actuelle. Une première démo, diffusée sous le manteau, voit le jour en 2004 mais ce n'est qu'en 2007 que le groupe se retrouve signé, en l'occurrence chez Southern Lord, pour son deuxième album : Two hunters. Entre-temps, il a sorti une autre démo ainsi qu'un premier album, resté assez confidentiel (Diadem of 12 stars, 2006), mais c'est surtout la signature chez Southern qui lui permet d'accéder à la notoriété et plus encore avec avec la sortie en 2009 de Black cascade.
Passé de l'ombre à la lumière, Wolves in the Throne Room devient l'une des formations à suivre de la nouvelle scène underground nord-américaine, se retrouve invité au prestigieux Roadburn et c'est tout naturellement que ses sorties deviennent très attendue, dont le quatrième album : Celestial lineage qui sort à la rentrée 2011.
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Liens pour Wolves in the Throne Room
- wittr.com: Site officiel (236 hits)
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Wolves in the Throne Room discographie sélective
lp :
Crypt of ancestral knowledge
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lp :
Primordial arcana
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lp :
Thrice woven
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lp :
Celestite
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lp :
Celestial Lineage
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Liens Internet
- Lords of Rock : webzine pop rock suisse
- reuno.net : webzine culturel
- mygmusique.com : webzine rock
Métal > Wolves in the Throne Room
Biographie > WITTR
Wolves in the Throne Room / Chronique LP > Celestial lineage
Le black metal, c'était trop réducteur pour eux. Le post-hardcore, pas assez malsain. Alors les frangins qui sont à la manoeuvre de Wolves in the Throne Room proposent les deux. Et s'il y a moyen de mettre d'autres trucs au milieu comme du doom-metal de l'enfer, du post-rock grandiloquent, ou d'autres petites joyeusetés du même cru, c'est encore mieux. Leur nouvel album, Celestial lineage, c'est donc un peu tout ça à la fois et même un peu plus, quelque part entre une musique sépulcrale de catacombes, des atmosphères par moments éthérées, presque apaisantes et ce "chant", tout droit sorti des abîmes du black metal qui torture l'âme comme jamais. "Thuja magus imperium", morceau inaugural de l'album et ses presque douze minutes d'une épopée qui nous transporte depuis les cieux vers le royaume d'Hadès, en porte les premiers stigmates.
Une petite respiration, maléfique et insidieuse, mais écorchant un peu moins les membranes, s'imposait. Wolves in the Throne Room l'accorde avec l'interlude "Permanent changes in consciousness" pour mieux délivrer son nouveau méfait quelques secondes à peine plus tard avec "Subterranean initiation". La double pédale qui blaste un peu pour faire le ménage et gentiment dépoussiérer les cages à miel, les riffs qui prennent place pour infliger la sentence et ces vociférations caverneuses qui dominent l'ensemble jusqu'à nous faire frémir. Juge et bourreau, le groupe maîtrise son sujet et pour peu que l'on y soit sensible (ou alors faut être sourd), ne peut décemment laisser indifférent. Dans un sens comme dans l'autre. Possédé par le malin, WITTR sait qu'il a pris possession de notre âme et s'il nous laisse à nouveau respirer avec un deuxième interlude, cette fois drone/doom ambient énigmatique ("Rainbow illness"), et qui nous laisse présager le "pire", c'est pour mieux nous faire sombrer avec lui dans les affres de la démence.
Finalement non, surprenant volontairement l'auditeur, les américains font avec "Woodland cathedral" le choix d'une intro à la fois relativement "calme", mais peu à peu, empoisonnée par les effluves diaboliques qui perturbe la quiétude apparente des choeurs d'église enveloppant le morceau. Toujours là où ne les attend pas, les Wolves in the Throne Room auraient pu (du?) jouer la carte d'un black/doom oppressif et d'une lenteur incommensurable, au lieu de ça, ils livrent avec "Astral doom", un titre de speed metal traversé par des lames de fond blackisantes. Et toujours ce "chant" à la limite du soutenable qui retourne les entrailles. Plus de dix minutes d'un morceau-fleuve auquel va succéder un épilogue encore plus long, sorte de conclusion hybride entre post-rock et black cadavérique qui remet les choses dans le bon ordre en revenant aux fondements underground de ce qu'est WITTR ("Prayer of transformation"). Ses dogmes "metal extrême" qui affirme un peu plus sa radicalité en ces temps hasardeux de formatage exacerbé. Parce que bon, hein : Wolves in the Throne Room, Satan l'habite comme dirait l'autre.