Will Haven - Carpe Diem Deux ans après un WHVN moins conceptuel et plus varié, le quatuor s'apprête, avec une régularité qui frôle la préméditation, à nous frapper une nouvelle fois avec cependant une petite nouveauté en son sein : l'arrivée de Mitch Wheeler à la place de Wayne Morse derrière les fûts, un changement qui passe presque inaperçu tant l'univers et la singularité de Will Haven semble agir sur ses membres plutôt que l'inverse, comme une pseudo entité spirituelle influencerait le comportement de ses adeptes en quelque sorte.

D'ailleurs en parlement de comportements, si Carpe Diem revêtait les traits de caractère d'un personnage de fiction, il ressemblerait beaucoup à Mister Hyde, le Docteur Jeckyll pourrait dans ce cas s'apparenter au Around the fur des Deftones.
Il suffit d'une seule écoute pour prendre conscience que l'on a entre les mains quelque chose qui fera date dans l'histoire du métal, une pièce unique et parfaite en son genre : enchaînement et mélange de fureur, de noirceur, de puissance et d'émotion. Les trois premiers albums avaient touché les sommets par bien des aspects de leur musique, mais là c'est un cran au-dessus, cette œuvre est "le sommet" et risque bien de devenir un monument dans la catégorie.
Le combo de Sacramento réussit la mutation qu'il avait opéré avec le précédent album, à savoir délivrer une puissance et une lourdeur rythmique basse/batterie impressionnante, les riffs de gratte aliénants et singuliers d'Irwin rivalisant d'efficacité avec le couple Martin/Wheeler, tout en maintenant une tension constante sur nos sens comme l'avait fait quatre ans auparavant El Diablo grâce à un Avenell toujours aussi tourmenté et vindicatif !

Entre les oreilles et dans le cerveau c'est un véritable cataclysme, on subit une série d'ondes de choc et ce dés les premières notes de "Saga" on se dit alors que ça a des airs de fin du monde.et c'est le cas ! Les californiens nous infligent un Carpe Diem à la cadence martial et dévastatrice ,le très deftonien "Dressed in night clothes" vous prendra aux tripes alors que l'oppressant et plus ambiant "BATS" vous mettra à genoux , ainsi exposé on encaisse fatalement le furieux et urgent "Dolph Lundgren" qui distribue des coups comme s'il en pleuvait ! "Alpha male" et "Miguel..." en guise d'assaut final, un pilonnage massif et violent qui ne fait pas de quartier et encore moins de survivants! "Moving to Montana" sonne la fin du carnage comme le hurlement déchirant d'une vengeance assouvie... mais finalement c'est "Finest our" qui marque le plus les esprits : suintant l'émotion pure, la rage, le désespoir et le chaos ce crescendo sonore vous emportera comme les eaux grossies par de violents orages emportent tout sur leurs passages!