Mais comment ce disque est-il parvenu à ma platine ? Le W-Fenec est-il lu en Pologne ? Ou bien c'est Przemyslaw Frankowski (mais si, tu sais, le piston du Racing Club de Lens) qui a dit du bien des deux chtis du W-Fenec à son cousin qui se trouve être l'attaché de presse du label Heavy Medication Records ? La question est posée. Quoi qu'il en soit, j'ai mis du temps à déchiffrer les inscriptions figurant sur la pochette du disque dont il est ici question, et comportant le nom du groupe et l'intitulé de l'album. Purée, le lettrage en polonais en forme de rune est aussi lisible que le logo de Ancestral Shadows. Passées ces premières considérations inintéressantes au possible, place à la musique !
Car une fois le compact disc tournant à plein volume dans ma haute-fidélité, je trouve bien plus facilement mes repères. Rythmes lents, guitares ultra basses, chant féminin envouté et envoutant : pas de doute, c'est bien dans un registre heavy doom metal que la créature à six pattes et à trois têtes Wij (dixit la bio) accomplit sa destinée. N'ayant pas fait Polonais en LV12, il me sera bien naturellement compliqué de te faire une explication de texte des lyrics de Wij dans cet album intitulé Dziwidło, même si ça sent l'occulte à pleines narines. Par contre, en ce qui concerne l'aspect strictement musical, ça devrait le faire : croisement entre Black Sabbath (évidemment), Avatarium, King Witch, Lucifer période premier album et White Stripes (c'est un peu tiré par les cheveux, mais ça passe), Wij exécute une musique riche en émotions et en sensations. Le son est gras mais les riffs sont précis, la musique est puissante et le chant est consistant tout en étant voluptueux. J'ai une nette préférence pour les passages les plus lents et atmosphériques ("Dziwidło", "Czerw") mais quand la bête s'emballe (le heavy "Peperuda", le punk "Kat"), rien ne semble l'arrêter, et ce pour mon plus grand plaisir. Une belle démonstration que la musique de Satan est toujours dignement représentée dans le monde entier.
Wij, c'est une guitare (enfin, des couches de guitares !), une batterie et une voix. C'est surtout un groupe jouant un heavy doom brut et efficace. Dix compositions et une reprise de Venom (évidemment, bis) plus tard, l'affaire est entendue : Warsaw rocks !
Publié dans le Mag #49