Phil Anselmo | Warbeast - War of the Gargantuas Non content d'être un personnage incontournable de la scène métallique planétaire depuis plus de trois décennies avec successivement Pantera, Superjoint Ritual puis Down ou Necrophagia (entre autres activités musicales), Philip Hansen Anselmo aka Phil Anselmo tout court, est aussi patron de label. Housecore Records que ça s'appelle et la structure compte quelques sorties remarquées, outre-Atlantique essentiellement (Arson Anthem, Haarp, Valhaal...). Désireux de développer ses activités avec sa petite maison de disques, le vocaliste/guitariste/bassiste/producteur a signé un deal avec Season of Mist pour distribuer ses productions en Europe et paie de sa personne en s'investissant artistiquement dans le label.

Premier acte : un split avec ses poulains de Warbeast (des trashers vétérans bien énervés) pour lequel il s'entoure d'un backing band, The Illegals pour sortir ça sous le nom de Phil Anselmo & the Illegals (logique). Le résultat a pour nom War of the Gargantuas (tout un programme) et comme on s'en doute vu les forces en présence, le titre et le contexte, on assiste à une grosse baston entre trashers et cogneurs (ou l'inverse). En clair du gros metal bien burné qui dès "Conflict (Nerve meets bone)" monte sur le ring pour s'en payer une bonne tranche. Le Philip, bien accompagné, est en forme et après avoir laissé entendre qu'il était peut-être trop vieux pour ses conneries sur le dernier effort de Down, rappelle qui est le patron en remontant quelques pendules.

Question d'honneur métallique, les Warbeast ripostent au napalm avec un "Birth of a psycho" qui envoie la tripaille à une vitesse folle pour une leçon de thrash-metal d'excellente facture. Les gaziers rentre dans le lard, découpent tout ce qu'ils rencontrent à la scie circulaire et posent les questions après. Un partout la balle au centre, on va jouer ça à la mort subite sur deux titres qui font s'affronter dans un sanglant duel de bourrins. Pour "Family, "friends", and associates", Anselmo et son gang ont décidé d'aller franchement, au turbin et sans gant. Le groupe saute à la gorge de l'auditeur et donne dans l'agression pure, la violence sauvage qui défouraille à pleins volumes. Bestial et dévastateur. Fatalement derrière, les garçons bouchers facturent un "It" tout en furie trash bien porcine. Le genre primaire, sans concession mais excellemment bien exécuté : d'une précision chirurgicale et aussi charpenté que salvateur.

Pas besoin de compter les points (ni les victimes), on est à égalité partout et de toutes les façons, la mission première de ce split sévèrement burné et allègrement remplie. On était venu prendre une dose de gras, de bon gros hard qui tâche et bucheronne les tympans comme pas deux, on a eu ce qu'on voulait et un même un peu plus niveau barbaque. Que demande le peuple?