Volbeat-Servant of the mind Tout ce que touche Volbeat se transforme en or. C'est ainsi et pas autrement. En atteste notamment la discographie impeccable de ce groupe, qui compte déjà huit albums au compteur, avec ce Servant of the mind paru en décembre dernier et objet de la présente chronique. Le groupe danois, mené d'une main de maître par le guitariste, chanteur, auteur, compositeur, interprète, producteur et plus si affinités, Michael Poulsen, est au sommet de sa forme. Qu'on se le dise. Le meneur de jeu a "profité" de la pandémie pour concevoir en trois mois cette nouvelle production qui fait du bien aux conduits auditifs.

En treize titres pour la version dite "classique" de l'album (agrémentée de quelques bonus pour la version deluxe), Servant of the mind rappelle à qui l'aurait oublié que Volbeat est un des patrons (si ce n'est LE big boss) du créneau rock métallique version mainstream. Un résumé court, concis et d'après moi révélateur de ce qu'est devenu Volbeat au fil des années et des tournées. Véritable machine à tubes, le groupe, fidèle à son amour du "rock" au sens large du terme, se révèle parfait quand il s'agit d'aligner les titres en adéquation avec ses inspirations. Citer Metallica, le king Elvis, Johnny Cash, Social Distortion et Mercyful Fate ne fait pas tâche sur un CV. Rien n'est à jeter ou presque dans ce disque qui révèle toute sa richesse une fois les écoutes enchainées. "Temple of Ekur" aux sonorités arabisantes est une entrée en matière parfaite. Tout y est : riffs tranchants, mélodies vocales irréprochables et refrain en mode "main de fer dans un gant de velours". Enchaînant sur l'incompréhensible premier single "Wait a minute my girl" en mode pop metal survitaminé mais trop sucré et son très dispensable duo piano/saxo, le groupe rectifie très vite la mire avec les métalliques "The sacred stones" et "Shotgun blues" appliquant la recette magique du riff puissant et des mélodies imparables. La puissante production va à ravir au groupe, aussi à l'aise dans ses expériences psychobilly ("The devil rages on", "Step into light"), thrash ("Say no more" et "Mindlock" auraient pu être écrits par Metallica), pop metal ("Dagen før" en duo avec Stine Bramsen) et même aux forts accents death metal ("Becoming" avec son intro à la Entombed et son refrain à la.Volbeat !). Mon morceau préféré est incontestablement "Heaven's descent", titre rock musclé idéal pour s'entraîner au air guitar. C'est paradoxalement un des titres les plus passe-partout mais peut être le plus power punk rock dans l'âme. On ne se refait pas.

Tout ce que touche Volbeat se transforme en or. Je l'ai déjà dit mais c'est important d'avoir à l'esprit que Volbeat joue dans la cour des grands avec un album aux larges influences, avec des morceaux bien branlés sous un déluge de décibels. Si tu es hermétique au chant assez particulier de Poulsen, ce disque n'arrangera pas l'affaire. Ce disque n'a pas été conçu pour plaire. Il a été pensé et exécuté par une bande de passionnés et c'est notamment pour cette raison qu'il va plaire au plus grand nombre. La nuance est de taille.