viridiana : oedipe Premier album d'un Viridiana remonté à bloc, rejeton complexé issu l'une logique Freudienne post-métal, complexe métallo-chimique aux saveurs alcaloïdes, accents franco-hispanique, œdipe est d'un potentiel impressionnant. A la fois dense et organique, Viridiana réussi à marier avec éclat, des influences régionales Issues de la scène Bordelaise (Zombie Eaters, Nihil, Oversoul) et des influences plus globales, mais ne nous y méprenons pas, Viridiana conserve une très forte identité personnelle qui se retrouve au sein de toutes leurs compositions. Distribué en France et en Espagne, Oedipe fait le pari, et la volonté de mélanger chant en français et en espagnol. Le mélange est détonant, plutôt interessant et vraiment rafraîchissant, dans un Paysage Métal Français où certains groupes pensent que chanter en anglais ouvre plus de portes. Groupe intègre et passionné, Viridiana confirme avec cet album son rôle grandissant au sein de la scène française.
Compositions denses aux ramifications symbiotiques technoïdes, chant plutôt très mélodique, guitares parfois très brutales, barrage métallique de sensations acides, batterie solidaire, en soutien, basse parfois en retrait, voilà ce qui ressort de Oedipe dans son ensemble.
Premier titre et premières impressions, "Les Torts" met la barre haute, intro technoïde, façon Masnada en plus granuleux et moins éphémère, un gros son de guitare, et un refrain déluge de sons, de saturations, vibrations fertiles, voix cristalline, coupure, pont, basse mugissante, syncope atonale, passage feutré, guitare lointaine, jouant avec les silences, boucle de sample en fond sonore, les samples augmentent le relief à merveille. Viridiana est une terre de contraste, et "Oedipe" en est le reflet, couplet fortement mélodique, guitare bien placée, samples simplissimes au son scintillant, le tempo légèrement décalé, épiçant le cocktail avec justesse, puis surgit un refrain sonore, brut, chant primal, guitare quasi a-mélodique, enchainé sur un terrain neutre, génèse des deux tendances.
Entrée en matière mystique, un peu orientale, très sensuelle, marqué par une basse grondante suivie par la grosse caisse. Le groove du trio basse, grosse caisse, claquement du sample, forme un subtil et léger leitmotiv réellement interessant qui coule, glisse lentement au cours du morceau. Accords tenus, complaintes espagnoles, les guitares s'accélèrent, se rigidifient, "Sol de hiel" s'envole sur un refrain subtil, beat techno, guitares glissant sur ce tempo, basse un peu brouillon, mais indispensable à l'équilibre, voix au légato doux, qui manque parfois à certaines compositions, les transitions sont réfléchies et cohérentes entres elles. Accords colorés, harmonies décalées, transition à peine éprouvée, pour un "Pasatiempo" plus comtemplateur, plus introverti, mais dont le refrain est un maelström sonore mirifique. Passage lent, guitare en sourdine, voix en avant, chuchotement, batterie imperturbable, le calme avant la tempête en réalité, un Pasatiempo hurlé avec conviction et hargne, mais sans tombé dans un mode irréfléchi, silence d'un temps, claquement d'un tube de cymbale, pasatiempo...
Basse en boucle sur une unique note, batterie répétitive, le groove hypnotique est mis en place, imparable, inattacable, guitare mis en écho, guitare en renforts, tout se densifie, se dédouble, le chant rentre, éteignant l'ambiance industrielle, samples atmosphériques, complexification organique, on monte la pression d'un cran, beat technoïde exogène, qui lentement devient inquiétant, ambivalence du chant, ubiquité, granuleux, saturé, retour de cette ambiance industrielle dense, le refrain opresse encore plus, "Ire" impressionne, asphixie, passage plus aérien, une voix libératrice, soupape de sécurité, un peu d'air frais, pour repartir la tête en avant sur cette ambiance frustrée, oppressante et industrielle, Passage léger, mélodieux, logique de la tendance précédente, logique destructrice également, voile atmosphérique -qui sclérose-, guitares qui s'énervent, délivre encore plus de jets industriels. Ambiance déléthère et samples industriels assasins, tendances crades, accents NIN, pour "Engage-nous", synthé mélodieux, incorporé dans la masse, guitares effacées, ricochets à la surface de l'eau, chant mis en avant subjectivement, break violent, hurlements métalliques sombres, reprise de l'atmosphère précédente, chant grave, lointain, montée rapide, chant énervé, aux tonalités guturales, un peu Nothing, guitares plus présentes, qui prépare le terrain, avec un sample aux sonorités de gimbarde : densification, occupation de toute la bande passante, saturation de tout le spectre, des samples encore plus excités, l'espace sonore se fait violence, voix poussé à son paroxysme, la chute est délicieuse. La fin l'est tout autant avec ses cris, ses semonces de guitares et de batterie, et ses reprises insidieuses.