Vesperine - Parmi les autres Vesperine commence par la "Fin" et donc avec un petit peu d'humour, alors que ces textes sont assez sérieux et pessimistes, en français (et plutôt audibles pour du post hardcore), ils sont bien écrits et valent la lecture (en voilà d'ailleurs quelques lignes Se ranger derrière la même cause / Se ranger dans la même case / Et perdre l'envie / De connaître autre chose / Ainsi l'esprit s'élève s'il ose se délivrer des vertiges de la pensée close). Ces paroles ne sont pas assez souvent mélodieuses (dommage car le chant clair semble plus naturel que sa version lourde), elles servent surtout à tendre et alourdir une atmosphère pourtant déjà bien saturée en stress métallique. Parce qu'avec des morceaux étendus entre 7 et 12 minutes, les Lyonnais ont le temps de faire monter la pression et ainsi de faire honneur à un de leurs groupes favoris (Cult of Luna). Les ambiances inquiétantes passent aussi par un riffing entêtant (celui au coeur de "Le métamorphe") et la menace omniprésente de se prendre un mur de son sur la tronche. Tel un ciel noirci par un orage en formation, Vesperine installe un sentiment permanent d'anxiété puisque l'on sait que cela va finir par craquer sous le poids de ce climat lourd et malsain.

La vague de couleur du superbe artwork (signé Corto Rudant) et ce sublime bleu du disque risquent de t'emporter si tu te lances dans l'écoute de Parmi les autres, le noir si présent n'est pas une fatalité, la lutte avec la lumière risque d'être sauvage et peu importe qui sort vainqueur car c'est ce combat infini qu'on écoute avec délice.