Metal Métal > Verdun

Biographie > mon groupe, ma bataille...

Quintet doom/sludge/psychédélique/hardcore originaire de Montpellier, Verdun voit le jour en 2010 sous l'impulsion de musiciens influencés par Hawkind, Pentagram et Saint Vitus, désireux de pratiquer un art résolument doom et psychédélique. Quelques dimanches plus tard passés à torturer les instruments et martyriser leurs amplis, les membres de Verdun publient leur premier EP : The cosmic escape of admiral Masuka, en CD via Head Records (Mudweiser, Pneu) et K7 par le biais de Throatruiner Records (As We Draw, Plebeian Grandstand...).

Interview : Verdun, Verdun en interviOU (déc. 2019)

Verdun / Chronique Split > Verdun Old Iron

verdun - old iron L'attrait des splits est souvent double, d'un côté on a des titres "rares" ou "particuliers" qui ne trouvaient pas ou ne trouveraient pas leur place sur un album et de l'autre, on découvre assez fréquemment un groupe. Ici Verdun nous fait ouvrir les oreilles sur Old Iron. Du "vieux fer" qu'on imagine bien rouillé qui a sorti un premier album autoproduit en 2014 puis un deuxième chez Good To Die Records en 2017, un label qui comme le combo, est originaire de Seattle et ne s'est jusqu'ici que très peu exporté hors des Etats-Unis. Les amateurs de doom/sludge vont pouvoir ajouter ce nom à leur liste de groupes sympatoches quand il s'agit de faire vibrer les enceintes et de jouer avec une tonalité plus basse que terre. C'est rugueux, c'est obscur, c'est lent, c'est accrocheur, c'est vraiment très lourd, la première moitié de cet EP fait honneur au style, "Strix nebulosa" est vraiment chouette, il présente un large éventail des talents des Nord-Américains et ce seul morceau est une belle carte de visite pour mettre un pied sur un label européen pour leur prochaine sortie.

Si la production semblait très bonne, la troisième plage, "Narconaut" fait paraître les deux qui précèdent comme "moyenne" tant ça sonne. Les Verdun sont dans la place, ne nous voilons pas la face, c'est pour eux qu'on écoute ce split et le gimmick de guitare qui brille dès les débuts du morceau nous fait déjà plier le genou et hocher la tête. C'est l'âme de ce titre mais là encore, ne nous cachons pas, les fans dégoteront ce split pour la "rareté" que présente la cover de "Dawn of the angry", le morceau de Morbid Angel qui n'est initialement pas une promenade se retrouve aplati sur plus de 7 minutes par le rouleau compresseur montpelliérain qui fait de ce vieux morceau death un modèle de sludge (qui s'excite quand même sacrément en son cœur) totalement transformé. Pour l'occasion, les Verdun ont pris du renfort chez Mudweiser (Saïd et sa guitare) et chez Fange (Benjamin qui balance des samples et divers bruitages), histoire de maquiller parfaitement le titre, ils le chantent en français et le font agoniser durant plus d'une minute. Un régal.

Publié dans le Mag #49

Verdun / Chronique LP > Astral sabbath

Verdun - Astral sabbath Mieux vaut que les astres ne prennent jamais de repos, car si lors de leur shabbat, la Terre est en proie à ce que nous promet Verdun, on est mal. Leur doom poisseux s'abat sur nous après une courte intro qui serpente jusqu'à nos oreilles et amène derrière elle un mur de son gras et lourd. Guttural et ultra-saturé, le retour des Montpelliérains n'a rien de spatial ou d'extra-terrestre, il est plutôt sous-terrestre tant les forces en présence sont telluriques. La guitare comme la basse labourent, la batterie passe des coups de herse réguliers et le chant sème le désespoir. Si tu es enclin à la dépression et à l'hyperacousie, il faut impérativement passer ton chemin car ce n'est que le début d'approximativement une heure magistrale de métal sludge ténébreux. Étirés et matraqués, les riffs nous assomment, le côté répétitif de "Darkness has called my name" apporte une sensation d'enfermement qui éloignera les claustrophobes mais ravira les maso amateurs du genre. Le break épuré avec une petite guitare au cœur du titre casse l'ambiance mais ne nous sauvera pas. L'interlude "Интерлюдия" porte bien son nom, claire et courte, cette pause était nécessaire avant de plonger plus profondément dans l'opus. Même si le chant de "Venom(s)" est un peu plus léger, ça reste grave et ce qu'il perd en poids, le groupe le gagne en tranchant, avec un peu plus de nerf, on se rapproche des territoires post-hardcore et ça aussi, ce n'est pas pour nous déplaire... Et tant pis, s'il faut que la guitare nous lacère, on continue le chemin tortueux en leur compagnie, "L'enfant nouveau" est une promesse d'un avenir meilleur, non ? En fait, non. Verdun hache également menu la chair fraîche même s'il faut bien admettre que le groupe semble chanceler au moment d'asséner le dernier coup, une petite clarté venant brouiller les esprits. Le chant varie encore sur le final "Astral sabbath" distillant un petit zeste d'incantations et quelques souplesses mélodiques mais l'essentiel du propos et de la tonalité reste massif et impressionnant, le travail sur la voix, les rythmes et les distorsions, c'est juste pour montrer l'étendue de leur talent et s'assurer de nous mettre une claque monumentale.

Publié dans le Mag #40

Verdun / Chronique LP > The eternal drift's canticles

Verdun - The eternal drift's canticles Montpellier, c'est la ville de Verdun, c'est aussi celle de Head Records et Lost Pilgrims Records qui sortent conjointement avec Throatruiner Records cette nouvelle salve de titres (5 pour environ une heure de combat) intitulée The eternal drift's canticles (ou Les cantiques de la dérive éternelle), ajoute à cette liste un artwork sombre et sanglant et tu as de quoi fêter le centenaire de la boucherie de la Grande Guerre dans un univers apocalyptique où la boue ralentit tout et où les gaz provoquent des hallucinations. Il est difficile de détailler chaque morceau tant ils sont denses et s'ouvrent à de multiples influences (du drone au prog en passant par l'avant-garde et le screamo), le groupe pouvant enchaîner des plans dignes de Mars Red Sky à d'autres surgis des tréfonds des archives de Sepultura (voire Nailbomb). Le plus impressionnant, c'est qu'ils tranchent dans le vif ou arrondissent les angles, les poilus sonnent toujours juste et trouvent toujours le truc qui permet d'amalgamer l'ensemble sans nous bousculer... Un comble quand on produit une musique qui apporte autant le chaos dans les esprits. Au final, à part quelques réserves sur certains choix artistiques (le chant de la fin de "Glowing shadows" par exemple), c'est une jolie boucherie.

Verdun / Chronique EP > The cosmic escape of admiral Masuka

Verdun The cosmic escape of admiral Masuka, premier EP de Verdun, est une symphonie doomcore/sludge psychédélique en trois actes. Trois morceaux fleuves (l'un dépasse les sept minutes, les deux autres, allègrement la barre des dix) et dès le départ, une approche personnelle du genre qui fait que "Sons of the atom" développe un doom/stoner aux relents hardcore et à la pesanteur qui racle le sol, à la rythmique sentencieuse et aux hurlements déchirés qui viennent briser la cadence métronomique de la section rythmique des guerilleros montpelliérains. Une puissance démoniaque, quelques passages plus psychés, limite improvisés et des influences à aller chercher du côté du Dieu Sabbath puis de ses dévots, les doomsters de chez Pentagram, Rwake et autres Saint Vitus ou The Wounded Kings, Verdun ferraille dans les tranchées du doom et le fait avec un groove assez monstrueux.
Un premier titre qui prenait soin d'instaurer un climat, des ambiances propices au déploiement d'un arsenal sludge/doom aux flagrances hardcore affirmées et voici que "Last man standing", après une attaque éclair sur le front d'une intro particulièrement massive, jongle avec les éléments pour mieux les concasser quelques minutes plus tard. La prod' sonne très dense, DIY et saturée pour donner un côté cru, brut de décoffrage à un ensemble par ailleurs mixé de manière à donner la part belle aux instrumentations et orchestrer les épisodes d'agressions vocales avec toujours plus d'ardeur. Une déferlante abrupte qui vient rompre avec les passages les plus apaisés, Verdun est heavy, Verdun rampe sur le sol et finalement érige un mur stoner doom de l'enfer sur l'immense "Jaxa", un troisième titre en forme de monolithe métallique aux inspirations particulièrement hargneuses. Un groupe qui fraie autant avec les ombres d'un passé culte que les affres de l'occulte et d'une musique qui se plait à flirter avec le Malin.

PS : l'EP, livré dans un élégant et très esthétique digifile, est également en écoute ci-dessous.

[fr] The cosmic escape of admiral Masuka: Bandcamp (396 hits)  External  ]