Verdun The cosmic escape of admiral Masuka, premier EP de Verdun, est une symphonie doomcore/sludge psychédélique en trois actes. Trois morceaux fleuves (l'un dépasse les sept minutes, les deux autres, allègrement la barre des dix) et dès le départ, une approche personnelle du genre qui fait que "Sons of the atom" développe un doom/stoner aux relents hardcore et à la pesanteur qui racle le sol, à la rythmique sentencieuse et aux hurlements déchirés qui viennent briser la cadence métronomique de la section rythmique des guerilleros montpelliérains. Une puissance démoniaque, quelques passages plus psychés, limite improvisés et des influences à aller chercher du côté du Dieu Sabbath puis de ses dévots, les doomsters de chez Pentagram, Rwake et autres Saint Vitus ou The Wounded Kings, Verdun ferraille dans les tranchées du doom et le fait avec un groove assez monstrueux.
Un premier titre qui prenait soin d'instaurer un climat, des ambiances propices au déploiement d'un arsenal sludge/doom aux flagrances hardcore affirmées et voici que "Last man standing", après une attaque éclair sur le front d'une intro particulièrement massive, jongle avec les éléments pour mieux les concasser quelques minutes plus tard. La prod' sonne très dense, DIY et saturée pour donner un côté cru, brut de décoffrage à un ensemble par ailleurs mixé de manière à donner la part belle aux instrumentations et orchestrer les épisodes d'agressions vocales avec toujours plus d'ardeur. Une déferlante abrupte qui vient rompre avec les passages les plus apaisés, Verdun est heavy, Verdun rampe sur le sol et finalement érige un mur stoner doom de l'enfer sur l'immense "Jaxa", un troisième titre en forme de monolithe métallique aux inspirations particulièrement hargneuses. Un groupe qui fraie autant avec les ombres d'un passé culte que les affres de l'occulte et d'une musique qui se plait à flirter avec le Malin.

PS : l'EP, livré dans un élégant et très esthétique digifile, est également en écoute ci-dessous.