"A fifty year story written on a face", un sample extrait du film Ken Park (signé Larry Clark) en guise d'intro, des guitares que l'on devine déjà tapies dans l'ombre, prêtes à bondir et ces hurlements qui déchirent le ciel pour jaillir de toutes parts et enflammer le premier EP de Venosa. Guitares saignantes, complaintes éruptives, une agression auditive permanente, toute la recette de ces écorchés vifs originaires de Normandie est dans le premier morceau de A last trip to infinity. Un son très DIY, clair et limpide, des breaks sauvages et un côté roots qui prend le pas sur les formes mélodiques, Venosa c'est du direct "in your face". Comme le mélange d'un Daïtro qui aurait affronté Poison the Well dans un duel fratricide, avant que Gantz et Cave In ne viennent mettent un terme à la boucherie. Sans impudeur mais avec beaucoup d'à propos, les normands se lâchent et mettent à nue les plaies béantes de leur âme : "One step forward" exsude ainsi cette douleur brute qui scarifie son propos sur des titres abrupts aux instrumentations incisives.
Des samples de dialogues de films parsemés tout au long de ce mini-album, comme le contrepoint idéal des aboiements screamo qui viennent poignarder des mélodies saignant déjà abondamment. Féroce. "My life as a rotten gift", "Far away from the abyss", les titres se suivent, s'enchaînent tout naturellement, les compositions distillées par Venosa ruissellent de cette haine perforatrice qui habite les sept titres que compte ce A last trip to infinity. Viscéral. Le groupe joue et hurle avec ses tripes, sans pour autant éviter parfois l'écueil du format screamo/hardcore un peu figé. Non pas que la formation normande soit par trop répétitive, mais les Venosa auraient sans doute gagné à se montrer parfois moins prévisibles. Car, après quatre titre, on a compris où ils voulaient en venir ; et si les derniers sont bien loin d'être en deça de leur prédécesseur (en atteste le très bon "The pathetic rumination show"), une fois l'effet de surprise estompé, on se demande ce que le groupe a encore à dire et s'il pourra maintenant se renouveler. A suivre donc...
A last trip to infinity
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