Valve Ceci n'est censé être "qu'une" première démo et pourtant, ces parisiens ont déjà fait les choses plutôt très bien. Un objet livré dans un petit digipack (limité) tout simple mais qui rend l'objet attractif là où tant de groupes prennent cette composante par dessus la jambe, cinq titres oscillant entre doom-metal, stoner-sludge et post-hardcore sans jamais se répéter, le premier opus de Valve a l'intelligence d'être la parfaite représentation de la palette artistique des franciliens. La puissance, la lenteur et la lourdeur d'"Humanae libertas" permettent au groupe de poser ses premiers riffs sur la platine et de faire montre d'une jolie capacité à carboniser les enceintes sous les coup d'un post-hardcore/sludge aussi décharné que chaotique.

Evidemment, le propos n'est pas encore parfaitement abouti, mais le groupe ne se dégonfle pas pour autant et s'il a un peu de mal à captiver l'auditeur sur le premier titre de l'album, il accélère la cadence sur le second titre : "O'Alquemista" et commence à cogner plus fort sur ses instruments en même temps qu'il insuffle plus d'intensité à son ensemble métallique. Sur la fin du morceau, Valve fait basculer son écriture vers quelque chose de plus épique, afin d'introduire ce qui constitue un peu le climax de l'EP en termes de fougue passionnelle : "Into the shadow of the black sun" et son efficace cocktail doom/postcore/sludge organique... que viendra rompre "Siren" et son approche plus stoner(core) abrasive mais en même temps assez rock'n'roll (toutes proportions gardées tout de même).

Cinquième et dernier titre de cet éponyme, "Great architects" lâche tout et fait parler la poudre, emportant l'auditeur au passage dans des élans post-hardcore au souffle déflagrateur. Sans encore parvenir à titiller les cadors de sa catégorie certes, mais en remplissant allègrement son quotas de décibels concassés dans le tube à essais. Un minimum syndical et une envie de bien faire qui fait doucement se rapprocher Valve de groupes du calibre d'As We Draw, Knut et Plebeian Grandstand. En attendant confirmation, l'objet est dispo en téléchargement libre en source (ou en CD limité pour les collectionneurs donc).