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Biographie > welcome to the Unfold

Unfold : five Unfold s'est formé en 1995 mais ce n'est qu'avec la perçée de Shovel que ce nom est arrivé jusqu'à nos oreilles. Yverdon, c'est juste à la frontière française, mais côté Suisse et il aura fallu attendre l'explosion de leurs compatriotes pour que leur son traverse les quelques kilomètres qui les séparaient du "grand public" français. Shovel nous répétait à chaque occasion qu'Unfold était un pur groupe (désolé, fallait bien le placer quelque part ce jeu de mot !).
Un groupe dont la musique vaut le détour, mais qui a du mal à stabiliser son line-up. En 97, leur première production Five est un Mini-CD, qui leur sert à démarcher des salles et à faire des concerts. Le groupe change de membres et la formation qui se présente en 98 semble la bonne.

unfold / shovel : split C'est le moment choisi (1998) pour que sorte le fruit de l'amour que se porte les deux groupes ... Un split CD 4 titres, 4 compos qui datent de 97 et qui sont aujourd'hui (re)servis dans un classieux digipak noir... On y trouve les premières versions de "Aura" (Unfold) et "Path" (Shovel) mais aussi deux titres qui seront joués en live mais qui seront absents des albums, à savoir un éthéré "Smog" pour Shovel et "Mute" pour Unfold qui est loin de taire ses pulsions négatives... Ce split déclenche l'engouement de tous ses auditeurs à sa sortie, très rapidement épuisé il deveint une pièce de collection et en 2003 Musicast décide de sa réédition...

Les temps sont au Hard Core et progressivement leu style évolue, le côté Hard se métamorphose en Emo. Les guitares s'adoucissent pour faire encore plus de mal (si si !). En 99, leur route croise celle de la compil' J'aime beaucoup ce que vous faites qui regroupe l'avenir "rock" de la Suisse à savoir Sludge, Hare, Rude, Favez, Chewy, et d'autres encore. Mais c'est l'enregistrement d'un vrai album qui intéresse les Unfold. Plus que satisfaits du travail que Dan Bergstrand a fait avec Meshuggah ou Shovel (toujours eux), ils partent en Suède et en ramènent Pure, une bombe qui explose en l'an 2000. Cet album est une bombe, il fait également exploser le groupe, le guitariste Christian puis Julien peu après quittent le navire.

Suite à la séparation, un ami assure l'intérim pour les concerts et notamment ce qui aurait pu être la tournée révélatrice. Le Wet Tour qui devait promener Unfold aux côtés de Clearcut, Artsonic et Hertz and Silence aux 4 coins de France au mois de juin, se fera finalement sans la formation d'Yverdon qui n'assurera que deux dates, des problèmes de logistique (tourbus inexistant puis trop étroit pour la version officielle, somme demandée pour jouer trop importante vu les conditions selon d'autres sources, oui, pour jouer en France, des groupes doivent donner de l'argent...) laissant les Suisses chez eux. Le temps de faire des essais et Alain est recruté en juillet 2000.

unfold / seethings : split L'aventure Unfold continue. Le line up à l'été 99 est le suivant : Danek (chant), Laurent (batterie) Elie et Alain (guitare) et Laurent B. (basse). En 2001, la tournée franco-suisse avec les Suédois de Seethings (ex-Forcefed) est l'occasion de sortir un autre split CD... 4 titres de toute beauté comme le CD en lui même qui marque les esprits par la pureté de sa présentation, à l'image de Tool, les groupes l'avaient soigné jouant sur la transparence du livret comme du CD, un petit bijou.
Musicalement, c'est énorme et donc "indispensable", tout fan d'Unfold qui se respecte se doit de connaître "Acapulco" et "Exoskeleton". L'autre intérêt de ce split est la qualité de Seethings, groupe produit également par Dan Bergstrand (et dans lequel on retrouve un de ses assistants.) et qui se rapproche plus de l'esprit de Shovel, une voix qui sait se faire claire, des mélodies venimeuses, assassines, envoutantes qui donnent de l'air au CD que les riffs d'Unfold tentent de faire exploser...
Ce CD est réédité chez Musicast (encore eux ! Et ils rééditent également l'album Pure dans un digipak somptueux) et permet aux fans d'attendre... et encore attendre avant le nouvel album : Aeon aony, il sort en mars en Suisse et débarque en France via Next Music en avril 2003.

A notre grand désespoir, le groupe cesse toutes activités quelques mois plus tard...

2010 : la rumeur enfle, Unfold serait de retour aux affaires, la claque Cosmogon atteint notre face en 2011 !

Interview : Unfold, Unfold the interview (déc. 2017)

Conférence de Presse : Unfold, MAOTFA 2011

Unfold / Chronique LP > Banshee o beast

Unfold - Banshee O beast Les offrandes d'Unfold sont rares, il faut donc savoir en profiter... Le plaisir procuré par Banshee o beast est d'abord oculaire, l'artwork est somptueux, avec ce qu'il faut de clair et d'obscur, de sombre et de lumineux pour émoustiller et capter l'attention, forçant le spectateur à réfléchir à ce qu'il voit. Être attentif, voilà le pré-requis pour s'attaquer à un album des Suisses, sans quoi tu vas passer à côté de quelque chose ou être totalement happé par la puissante vague de décibels qui te tombe dessus.

Pas d'introduction, pas de mise en place sonore, pas de prélude, le vif du sujet est au cœur des oreilles dès la première seconde consacrée au chant écorché de Louis Jucker (Coilguns, Autisti...) qui remplace Danek (excusé pour des soucis de santé) nous attaque les oreilles, passé au filtre d'effets, comme le son en règle générale sur plusieurs titres, on gagne en grain mais perd en précision, le côté clinique de la destruction organisée par Unfold est partiellement mis de côté au profit d'une certaine chaleur éraillée qui, brouillée, redonne de la couleur à leurs influences noise. Avec des frappes et des hurlements plus étouffés, les Helvètes s'humanisent, l'épaisseur du son lui donne davantage d'ampleur et nous rapproche d'eux alors que dans le passé, on subissait les assauts sans espoir de trouver un peu d'humanité et de pitié. La rage explosive peut désormais laisser la place à un moment de calme (pas de quiétude, faut pas déconner non plus) même s'il ne fait que renforcer le poids donné à la suite (l'enchaînement "Admirals dissono" / "Cursed commanders"). Parfois complexes, les compositions restent jouissives car capables de toucher à leur but à chaque fois, quels que soient les sentiments transmis, ils arrivent à bon port et nous touchent tant physiquement que mentalement. Il faut accepter d'être malmené ("Aussitôt dit, aussitôt mort"), d'être préoccupé (le lancinant instrumental "They had wolves in their eyes and knives in their mouths"), de ne pas interagir avec le reste du monde environnant durant l'écoute mais qu'il est bon de se faire labourer les tympans par la brutalité d'Unfold.

Publié dans le Mag #31

Unfold / Chronique LP > Cosmogon

Unfold - Cosmogon Artwork On va la faire façon blockbuster hollywoodien : après sept années d'absence, alors même qu'on n'imaginait même plus les revoir sur scène, ils reviennent aux affaires, remontés comme des pendules. Mieux, ils ont même un nouvel album sous le coude. Cosmogon, c'est son nom et les six morceaux qui le composent démontrent sans l'ombre d'un doute pourquoi ce groupe suisse a accédé, au fil des années, au rang de culte. Qui en doutait ? Pas chez nous en tous cas. Cette fois ça y'est Unfold est définitivement back via le toujours excellent label Division Records (ASIDEFROMADAY, Dirge, Kehlvin, Impure Wilhelmina, Lost Sphere Project). Et rapidement, on va se rendre compte que le groupe n'a pas fait le voyage pour rien.

Six titres dans le barillet, six balles d'un hardcore inconditionnel à haute teneur émotionnelle, le riff est épais, la prod', absolument dantesque et "Erebe" vient poser la première mine. On varie le chant, clair/hurlé, les tonalités de couleur également, émo/rock à l'élégance incomparable vs hardcore salvateur et Unfold maîtrise son sujet comme s'il ne s'était jamais arrêté. Après ce seul premier titre on s'incline déjà. On continue ? "Hemere" appuie sur la densité sonore en même temps qu'il insuffle une nouvelle intensité, le groupe alourdit son propos, leste ses riffs de plomb, fait cogner la caisse comme personne et envoie valser les décibels, s'entrechoquer les émotions : tellurique. La terre des hommes vient de trembler et on n'en est qu'au premier tier de l'album alors que s'avance déjà la suite, avec "Hystrion". Monumental.

Qui aurait pu penser que les suisses pouvaient encore aller plus haut, monter leur niveau de quelques crans encore ? Pourtant c'est l'évidence même : ce troisième titre enterre ses deux précédents, pourtant excellentissimes. Unfold vient de mettre sept ans d'inspiration, d'envie, et de rage sur ces quelques titres. Le résultat est éblouissant. "Hexahedron" enfonce un peu plus le clou et défragmente les enceintes en même temps qu'il nous prépare aux hautes pressions que l'on va traverser sur le climax de ce Cosmogon, le titre-fleuve "Ethera" et ses quelques 13'15" d'un tsunami émotionnel, un cyclone émocore au sens le plus pur du terme sur lequel les sextet suisse laisse les éléments se déchaîner pour un peu plus imprimer sa marque. Ecoeurant de facilité, le groupe nous fait passer par tous les états et lorsque l'album se termine, sur un "Eschaton" primal et brûlant comme l'enfer, on se dit que cet Unfold-là est clairement monstrueux. Pour la gloire du hard et le plaisir de voir les tympans saigner. Deux ou trois classes au dessus de ses contemporains.

Unfold / Chronique LP > Aeon aony

unfold : aeon aony Au premier contact, Aeon aony semble plus clair que Pure, mais si le visuel de l'album ne cache pas que ce nouvel opus est plus aéré, plus posé, Aeon aony est certainement bien plus malsain que Pure... Nous ne sommes plus pris à la gorge par les flots de riffs et de rythmes mais les sentiments que font passer Unfold sont plus noirs, plus pénétrants, plus lourds à supporter... Les ambiances s'installent dans la durée (5 des 10 titres dépassent les 6 minutes) et pour délayer leur noirceur, les Suisses ralentissent parfois le tempo ("Medusa ~ euryale ~ sthenyo", "Phantom structures") où le couvrent de séries d'accords interminables qui rendent des titres comme "I miss my Dallas" ou "We remember the king" pesants et stressants. Au lieu de nous sauter à la gorge, Unfold nous plaque au sol et pèse de tout son poids pour nous écraser la tête, le corps, l'esprit, nous l'enfoncer dans la terre... Le résultat est le même, le manque d'air se fait juste sentir plus lentement que par le passé, on suffoque toujours autant, mais on suffoque plus longuement. La douleur est bien plus profonde... surtout qu'Unfold prend un malin plaisir à nous redonner de l'air de temps à autres, comme sur ce "Baron Rouge" et ses parties piano totalement inattendues et superbes. "Superman diabolico", "Sabres silas" et "Rythm, slayer, olé" sont davantage dans la lignée de Pure et pour nous laisser en vie, est intercalé une sorte d'interlude : "Enter sinus". Le petit jeu de torture Aeon aony prend fin avec les 8 minutes de "The templar's lamina" et ses sons saturés... Puis Unfold libère enfin... pendant une heure, le groupe aura joué avec nous (son auditeur), nous malmenant pour son plus grand plaisir et le nôtre.
Me reste à goûter à tout cela en live...

Unfold / Chronique LP > Pure

unfold : pure Comment définir la musique d'Unfold ? Disons simplement que c'est le négatif de Shovel. Là où Shovel (le groupe pas le titre présent -étrangement- sur Pure) apporte de la douceur et de la lumière, Unfold apporte de la brutalité et de la noirceur. Et si c'est le chant aggressif de Shovel qui met en relief la qualité du chant de Francisco, ici ce sont les rares passages tempérés qui font ressortir le côté obscur d'Unfold. Oui ! Unfold, c'est le côté obscur de la Force Suisse !!! Je veux bien être jeté au Sarlaak si je me trompe ! L'album Pure est un peu comme l'attaque de l'Empire sur Hoth. Sauf que l'Empire apporte le chaos, et là Pure est le chaos... Stationnés en orbite lunaire, les croiseurs interstellaires bombardent lourdement la planète, "Coaxial" c'est l'artillerie lourde qui ne fait pas dans le détail. "Tarentula" : GO, le débarquement dans la neige et le blizzard peut commencer, au sol, les troupes se déploient. Les chaseurs TIE couvrent le débarquement en bloquant les rebelles sous un feu nourri "Electra", ne s'arrêtant que pour évaluer les dégâts et choisir les meilleurs cibles. Ensuite, ce sont les TBTT qui avancent sans se poser de questions sur le sol gelé "Keen", les commandants des esquadrons de snowspeeder ne peuvent pas lutter. Le travail de sappe "Evolue" porte ses fruits, les défenses de la base cèdent peu à peu, les adorateurs de l'ancienne République se replient au coeur de l'infrastructure. Les snowtroopers entrent en action, attaquent les portes à l'oxygène liquide "Vegas" et pénètrent dans le dédale de couloirs qui s'effondrent tour à tour. Les combats au corps à corps font rage. Des rebelles sont fait prisonniers, interrogés instantanément pour tout savoir et opéré rapidement. ' Yes it's me ' avoue "Acumen", c'est la fin, certains fuient, pour les autres, il est trop tard. "Lexus" nettoie toute la base, il n'en restera rien, pas de prisonnier, pas de trace. Hoth va redevenir le royaume des tauns-tauns. Lors du debriefing "Aura", les forces de l'Empire sont satisfaites, même un maître Jedi n'a pu résisté face à la puissance de Pure.