Unfold - Cosmogon Artwork On va la faire façon blockbuster hollywoodien : après sept années d'absence, alors même qu'on n'imaginait même plus les revoir sur scène, ils reviennent aux affaires, remontés comme des pendules. Mieux, ils ont même un nouvel album sous le coude. Cosmogon, c'est son nom et les six morceaux qui le composent démontrent sans l'ombre d'un doute pourquoi ce groupe suisse a accédé, au fil des années, au rang de culte. Qui en doutait ? Pas chez nous en tous cas. Cette fois ça y'est Unfold est définitivement back via le toujours excellent label Division Records (ASIDEFROMADAY, Dirge, Kehlvin, Impure Wilhelmina, Lost Sphere Project). Et rapidement, on va se rendre compte que le groupe n'a pas fait le voyage pour rien.

Six titres dans le barillet, six balles d'un hardcore inconditionnel à haute teneur émotionnelle, le riff est épais, la prod', absolument dantesque et "Erebe" vient poser la première mine. On varie le chant, clair/hurlé, les tonalités de couleur également, émo/rock à l'élégance incomparable vs hardcore salvateur et Unfold maîtrise son sujet comme s'il ne s'était jamais arrêté. Après ce seul premier titre on s'incline déjà. On continue ? "Hemere" appuie sur la densité sonore en même temps qu'il insuffle une nouvelle intensité, le groupe alourdit son propos, leste ses riffs de plomb, fait cogner la caisse comme personne et envoie valser les décibels, s'entrechoquer les émotions : tellurique. La terre des hommes vient de trembler et on n'en est qu'au premier tier de l'album alors que s'avance déjà la suite, avec "Hystrion". Monumental.

Qui aurait pu penser que les suisses pouvaient encore aller plus haut, monter leur niveau de quelques crans encore ? Pourtant c'est l'évidence même : ce troisième titre enterre ses deux précédents, pourtant excellentissimes. Unfold vient de mettre sept ans d'inspiration, d'envie, et de rage sur ces quelques titres. Le résultat est éblouissant. "Hexahedron" enfonce un peu plus le clou et défragmente les enceintes en même temps qu'il nous prépare aux hautes pressions que l'on va traverser sur le climax de ce Cosmogon, le titre-fleuve "Ethera" et ses quelques 13'15" d'un tsunami émotionnel, un cyclone émocore au sens le plus pur du terme sur lequel les sextet suisse laisse les éléments se déchaîner pour un peu plus imprimer sa marque. Ecoeurant de facilité, le groupe nous fait passer par tous les états et lorsque l'album se termine, sur un "Eschaton" primal et brûlant comme l'enfer, on se dit que cet Unfold-là est clairement monstrueux. Pour la gloire du hard et le plaisir de voir les tympans saigner. Deux ou trois classes au dessus de ses contemporains.