unfold : aeon aony Au premier contact, Aeon aony semble plus clair que Pure, mais si le visuel de l'album ne cache pas que ce nouvel opus est plus aéré, plus posé, Aeon aony est certainement bien plus malsain que Pure... Nous ne sommes plus pris à la gorge par les flots de riffs et de rythmes mais les sentiments que font passer Unfold sont plus noirs, plus pénétrants, plus lourds à supporter... Les ambiances s'installent dans la durée (5 des 10 titres dépassent les 6 minutes) et pour délayer leur noirceur, les Suisses ralentissent parfois le tempo ("Medusa ~ euryale ~ sthenyo", "Phantom structures") où le couvrent de séries d'accords interminables qui rendent des titres comme "I miss my Dallas" ou "We remember the king" pesants et stressants. Au lieu de nous sauter à la gorge, Unfold nous plaque au sol et pèse de tout son poids pour nous écraser la tête, le corps, l'esprit, nous l'enfoncer dans la terre... Le résultat est le même, le manque d'air se fait juste sentir plus lentement que par le passé, on suffoque toujours autant, mais on suffoque plus longuement. La douleur est bien plus profonde... surtout qu'Unfold prend un malin plaisir à nous redonner de l'air de temps à autres, comme sur ce "Baron Rouge" et ses parties piano totalement inattendues et superbes. "Superman diabolico", "Sabres silas" et "Rythm, slayer, olé" sont davantage dans la lignée de Pure et pour nous laisser en vie, est intercalé une sorte d'interlude : "Enter sinus". Le petit jeu de torture Aeon aony prend fin avec les 8 minutes de "The templar's lamina" et ses sons saturés... Puis Unfold libère enfin... pendant une heure, le groupe aura joué avec nous (son auditeur), nous malmenant pour son plus grand plaisir et le nôtre.
Me reste à goûter à tout cela en live...