A la fin de l'enregistrement, on avait un concert. Je crois que c'était un samedi ou un dimanche. Bref, nous devions finir d'enregistrer avant de prendre la route. On a pas dormi pendant trois nuits, trois nuits blanches pour terminer le mixage. Reuben (basse) en rigole, mais l'accouchement d'Aggressive world dynasty s'est fait dans la douleur. Pendant plus d'un an, l'enregistrement des douze titres a monopolisé tout le temps libre, l'énergie et la concentration du quatuor. Certes, Undying Inc, composé d'Indiens issus d'une classe moyenne émergente en Inde, possède les ressources suffisantes pour concurrencer les groupes occidentaux. Mais l'argent ne suffit pas.
En ouvrant pour des groupes aussi prestigieux que Meshuggah ou Textures, deux groupes dont Undying Inc a une haute estime, le groupe s'est fait un nom, allant jusqu'à recevoir les honneurs du magazine anglais Metal Hammer. Ils ont tourné dans leur propre pays, mais rêvent de s'exporter. Et soyons honnêtes, ils en sont largement capables.
Car Aggressive world dynasty est d'un professionnalisme à faire pâlir. Techniquement, d'abord. La variété des valeurs rythmiques employées est extrêmement large, même si les titres sont construits autour de cycles répétés. Où commencent-ils ? Ah ça..., c'est à la discrétion de l'auditeur. Le groupe maîtrise des titres résolument techniques, fait preuve d'une intelligence remarquable lorsqu'il s'agit non pas de compiler des riffs mais de leur donner du sens. Derrière l'impitoyable "After-Math" ou l'écrasant "Manimal", il faut imaginer Bizz (guitare) se prenant méchamment la tête devant son ordinateur pour comprendre ce qu'il vient d'enregistrer.
Musicalement, ensuite. Ne comptez pas sur du chant. C'est du death metal, enfin voyons ! Mais dans toutes les dissonances, sixtes augmentées et polyrythmies inquiétantes, Undying Inc propage une ambiance froide et violente qui vous arrache, propre, net et sans bavure. Vocalement, enfin, certainement la performance la plus marquante. On croirait entendre Randy Blythe (Lamb Of God)! Notre chanteur est un fou, explique Reuben. Il s'entraîne dans sa voiture. Personne ne monte plus avec lui du coup: il met la musique à fond et s'exerce par dessus. T'es sourd en ressortant ! Couplé à une musique frénétique et sans concession, le chant de Shashank vous prend par le col et vous corrige. Tout simplement.
Sur douze titres plutôt bien ficelés, manquant parfois d'un peu de dynamique (ça commence fort, ça finit fort), Undying Inc assume haut et fort ses ambitions: faire du death metal technique influencé par des groupes européens et rendre le tout absolument unique. Définitivement un groupe à qui un programmateur devrait donner sa chance.
Undying Inc: Myspace (220 hits)