Uncomfortable Knowledge Je me suis fait littéralement surprendre par Uncomfortable Knowledge. Et j'ai dans le même temps succombé au chant (hurlé) des sirènes du groupe nîmois. Gard à toi, donc, au risque de te faire emporter par le sludge hardcore gracieusement (et grassement) délivré par Uncomfortable Knowledge.

Près d'un an après sa formation, Uncomfortable Knowledge mets les petits plats dans les grands en présentant Black Queen, son premier album doté d'une superbe cover. Dès les premiers instants de "Mirror", on est littéralement pris à la gorge par la lenteur, la lourdeur et la noirceur de la musique, rapidement accompagnée de lignes de chant rageuses et atmosphériques. Les ombres de Neurosis et des Melvins (pour ne citer qu'eux) planent au-dessus du quintet sudiste. "Purgatory" et "Poison" enfoncent le clou, et révèlent la maîtrise du groupe dans un registre plus rapide (on frôle le punk) et plus aéré. Un vrai bonheur dans cette atmosphère pesante que le morceau éponyme ne fait qu'accentuer. "Colors" et "Wrecked time past", bombes en puissance, mettent notamment en avant, sur fond de mid tempo, les performances vocales versatiles du chanteur, tandis qu'"Only war", flirtant avec le black metal sur certains passages, est étrangement mon titre préféré de l'album, certainement dû à cette superbe deuxième moitié de morceau. Et "Guzzlers", clôturant le disque, alterne en mode schizophrène les riffs lourds et des pointes de vitesse incontrôlées.

Mélodies troublantes, riffs coups de poing et homogénéité (tant dans les morceaux lents que dans les passages rapides) sont les fils conducteurs de ce premier album d'un groupe qui n'a pas froid aux yeux. 32 minutes de sensations fortes, 32 minutes de folie douce, 32 minutes de puissance sonore exacerbée. Tu sais ce qu'il te reste à faire.