ufomammut_idolum.jpg Idolum, un titre en latin très imagé pour un album qui fait figure de véritable choc thermique quand il parvient jusqu'à nos conduits auditifs pas forcément préparés à la puissance de la déferlante. Car Ufomammut, c'est avant tout l'inventeur d'un (sous)-genre que l'on appelle souvent "sludge psychédélique". Adepte d'un riffing de mamm(o)ut(h), guitares neurosiennes, magma sonore à la densité quasi inégalable, basses bourdonnantes, le trio italien nous balance un (gros) son à la lourdeur incomparable. A en crever les tympans, Poia, Urlo et Vita (rien à voir avec la chanteuse), le groupe nous envoie en pleine face un sludge heavy-ssime aux atmosphères psychédéliques façon Pink Floyd. Enfin, si Roger Waters et sa bande avaient passés quelques jours en studio à jammer avec les Neurosis de Scott Kelly et Steve Von Till. En sommes, Ufomammut c'est plus ou moins Pink Floyd meets Om meets YOB. Autant dire que ce n'est pas vraiment pour les jeunes filles en fleur amatrices d'émo-pop-punk à franges. Car dès "Stigma" et surtout l'immense "Stardog", ça dégoupille sec dans les enceintes. 66 minutes de musique et on est pas prêt de s'en remettre.
Un cocktail prog-rock stoner/sludge psyché qui vient étudier la tectonique des plaques pour mieux faire vibrer notre colonne vertébrale. Un chant relativement discret mais complètement habité par l'ampleur d'une musique space-rock gorgé de sludge halluciné qui en met tout plein partout sur la platine. Une véritable entreprise de démolition qui une fois, mise en route, nous laisse tout juste le loisir de mesurer la puissance de l'impact ("Nero"). Lent, poisseux, noir et torturé ("Destroyer"), Idolum n'est pas à mettre entre n'importe quelles mains, mais ceux qui s'aventureront dans ce disque pénètreront dans l'antre d'un groupe à l'univers ultra-saturé, parfois atmosphérique, d'autre fois solidement ancré dans un sol aride, toujours unique. Ufomammut donne dans le riffs gras et pesant, le cocktail sonore hors-norme qui dépouille et démonte tout sur son passage. Une véritable mine à fragmentation. Du massif "Ammonia" au plus fleuve "Void" et sa ghost track "... Elephantom", Ufomammut démontre qu'il dispose d'un arsenal stoner/sludge à la puissance de feu démentiel, un rouleau compresseur que seules les nappes psychédéliques Floydiennes semblent pouvoir arrêter, un disque au groove apocalyptique façon Sleep qui nous laisse sur les rotules. Il y a des risques de dégâts collatéraux ? Que les italiens envoient le tout, on triera après...