Tripod : Déviances Houlà, chaud devant dans les chaumières, Tripod est de retour et n'a pas fait les choses à la légère. Si Data error nous avait un peu déçu par son atmosphère et son mix un peu trop propre, Deviances représente quant à lui un virage à 90°, un album définitivement orthogonal, qui se rapproche plus de Lèche, sans pour autant revenir aux sources. Lèche avait séduit par son cachet, cette touche marseillaise, cette basse proéminente et ce chant accrocheur, Deviances surprend par sa force de frappe, par cette énergie à la limite hardcore, par cette densité sonore que l'on retrouve tout au long de cet album.
Comme un clin d'oeil, "Pesant et lourd" résume bien l'ambiance de cet album en plomb massif, grosses guitares qui oscillent, basse décharnée au son creusé, avec un nouveau guitariste et un nouveau batteur, le Tripod cuvée 2005 a pris du poil de la bête. Les morceaux sont compacts, "Jôdo", "Laissez", et les intros subtiles comme sur "L'effet de l'acier". "Il faut voir comme..." surgit comme une balle sonore, un titre contrasté, un refrain poli et bigrement efficace, Deviances ne laisse aucun répit ou très peu, à l'image du titre acide "Le remède", surgissant à tous les coins de riffs, batterie aux taquets, guitare lourde, chant présent sur toutes les insurrections.
"Le pharaon" se voit honoré de la présence de Candice de Eths sur le refrain, titre charnière un peu plus sage. Ces déviances tripodiennes sont coriaces, un album massif, qui fond sous la langue mais qu'il va falloir digérer un peu pour l'apprécier pleinement.