Trepalium - H.H.P Formation phare (du moins en théorie) de la scène death hexagonale, Trepalium avait jusqu'alors toujours (à tort ?) échappé à une chronique dans nos pages. Mais comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, c'est à l'heure de son quatrième album que le groupe vient tambouriner un peu plus fort à la fenêtre du terrier, imposant de fait un décryptage de son dernier-né, H.N.P sorti quelques mois plus tôt. Un disque de metal technique pur qui s'évite les poncifs du bourrinage alpha/beta/gamma intempestif pour se trouver un propos cohérent et plutôt bien ficelé. Par contre pour l'originalité ou l'inspiration débordante d'inventivité on repassera quand même plus tard.

Pilier du collectif/label Klonosphere (Klone, Jenx, Memories of a Dead Man...), le groupe livre ici un condensé de death groovy, assez puissant et parfaitement cohérent ("Let the clown rise"). Des morceaux d'une belle efficacité (auxquels on adjoint une très solide reprise de Pantera ("I'm broken")), plutôt très bien produits mais qui souffrent quand même un peu de la comparaison avec ce que nos voisins européens (et notamment nordiques) ou nos amis d'outre-Atlantique peuvent régulièrement nous balancer dans les conduits. Notamment avec toute la scène Djent/metal technique qui déverse sa technicité de pointe depuis quelques temps, mais également une puissance de feu suffocante et pas mal de variations innovantes.

Pour celle death-metal franco-française, c'est suffisant et au final, H.N.P s'écoute sans déplaisir. Et s'il a du mal à soutenir la comparaison avec nombre de contemporains étrangers (plus puissants ou plus efficaces ou plus virtuoses ou tout simplement les trois à la fois les rendant plus brillants), Trepalium reste propre, net et sans bavure, quoiqu'un peu fade tout de même sur la durée. Mais sait-on, en France tout du moins, réellement faire beaucoup mieux à l'exception près d'un certain groupe natif de Bayonne et trônant actuellement au sommet de sa catégorie musicale? Pas si sûr.