Tool : 10.000 days Why can't we just admit it ? Tool vit sur autre planète, il n'y a pas d'autres explications... Et si les premières écoutes de 10,000 days laissaient un arrière goût de Lateralus, une fois submergé par ces nouvelles compositions, on ne peut que s'extasier éternellement devant une telle classe car, oui, Tool a encore fait plus fort... Titres tentaculaires ou morceaux introspectifs et à la limite du transcendantal, tout ce qu'on apprécie chez eux se retrouve à nouveau ici... Here from the king's mountain view / Here from the wild dream come true Tool n'étant pas du genre à faire du surplace, on en a forcément plus qu'auparavant... Didn't have a life / But surely saved one "Wings for Marie (Part 1)" est une ode à Marie, la mère de MJK, une douce promenade murmurée directement liée à "10,000 Days (wings part 2)" (le titre de l'album serait-il la durée passée au purgatoire ? 10,000 days in the fire is long enough), si cette deuxième partie est bien plus dense et électrisante, on ne pouvait pas facilement entrevoir ce que l'outil nous réservait... Et pourtant le digipack donnait la mesure de l'imagination, de la créativité et du rapport particulier que le quatuor entretient avec la diffusion de sa musique. Le livret se lit en effet grâce à la stéréoscopie, un procédé qui permet de donner l'impression de voir les images en 3 dimensions To guide you safely on your way, les illustrations, les photos et jusqu'à la liste des titres deviennent un voyage phénoménal dans l'univers de Tool. Et pour profiter de cela, il faut s'abandonner aux images, laisser ses yeux trouver le chemin qui amène la profondeur : magique. Ce qui est encore plus magique, c'est d'écouter la paire d'ailes en même temps, quand ces ailes battent à l'unisson, on découvre une nouvelle dimension, et sans pour autant avoir besoin des substances illicites d'origine naturelle ("The pot") ou chimique ("Lost keys (blame Hofmann)"). You must have been high, et pas qu'un peu... Not much here is there. Plus personnel (les "wings"), plus déjanté (la guitare de "Jambi", le chant de "The pot"), Tool se fait aussi plus proche du monde réel, toujours impliqué quand il s'agit de discuter politique/économie et religion/secte ("Rosetta Stoned"). Like an apparition / You have me crying out / You had better listen. Comme toujours, les moments de bravoure alternent avec des passages de calme absolu, de quiétude divine, de volupté totale, "Intension", Pure as light. Et puis, à nouveau on croise un monument, Angels on the sideline again, "Right in two". Mon titre favori, indescriptible comme le reste, une sorte de "Push it" qui fait frissonner. Le "Viginti tres" qui suit n'est là que pour nous laisser reprendre une vie normale et complèter la partie 1 de "Wings".
Peut-être nous faudra-t-il encore attendre 5 ans pour écouter quelque chose de nouveau chez Tool, mais d'ici là, ce n'est pas dit qu'on aie fait le tour de 10,000 days...