Time To Burn : Is.Land Time To Burn revient de plus belle pour enflammer les haut-parleurs, chauffer à blanc les cables électriques, calciner les cages à miel... En clair : faire feu de tout bois grâce à un album incendiaire, un Is.Land à faire flipper un canadair corse. Un album saturé, envouté même, que certains qualifient déjà d'orgasmique. Alors oui, d'accord les petits gars de Time To Burn ont fait un excellent travail, on sent une tension palpable tout au long de ce disque, un crescendo orgasmatectonique saturé et dévastateur, qui va chercher du côté de la guitare victime d'une combustion spontanée, un peu entre Neurosis et Mea Culpa, en version plus hardcore. Mais Time To Burn s'illustre surtout par la longévité de leur style particulier, depuis l'incandescent Heliotropisme jusqu'au Is.Land solitaire.
Point de chichi avec Time To Burn, quand il est temps de se faire sauter la poire, on y va gaiement. Vague intro cent-mille fois entendu sur "Is", c'est surtout le kamikaze "Nayeli" qui ouvre les hostilités, pillonage de l'artillerie basse/batterie, vrillements auriculaires dus à des guitares insistantes. Au rayon accords insicifs et ravageurs, "Emma Peel" se la joue sexy avec ses bottes de cuir, un rythme lent et chaloupé, qui se transforme en boogie endiablé, suivi d'un pont sublime, voix chuchotée, batterie qui harcèle une caisse claire rétive, petite boîte à musique en arrière-plan, le réveil se révèle plus intense, plus violent, et la fonction "snooze" est vraisemblablement activé, récidive sanguinaire d'une armée tourmentée.
Point culminant de cette démence sonore, "Tormenta" va tourmenter plus d'un esprit : avalanche binaire, c'est du post-hardcore version punk qui se voit exploser ici. Que dire de plus de cette avalanche de saturation sismique, "Isle of men" ou "Gream" n'enfonce même plus des clous, on est carrément passé à l'obus, Time To Burn passe une étape supplémentaire avec des titres comme l'enthousiaste "Gream", le tourmenté mais nerveux "Tormenta", le presque érotique "Emma Peel" et le ravageur et destructeur "Nayeli".