C'est en 2008 qu'Adam Waleszyński et Maciej Karbowski aux guitares et claviers, Przemek Węgłowski à la basse et Tomasz Stołowski à la batterie forment Tides From Nebula. Une entité musicale qu'il destine à être le carrefour stylistique entre le post-rock et le metal alternatif. Ce qu'ils font, d'autres l'ont plus ou moins déjà fait avant (Pelican notamment) mais les Polonais cherche à explorer un peu plus cette voie en y incluant quelques discrets éléments électroniques. Le fruit de ce travail d'écriture et de recherche se retrouve couché sur CD dès 2009 par le biais d'un premier album long-format sobrement baptisé Aura.
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Rubrique :
Pelican
Un puissant alliage de metal instrumental pesant et de post-rock atmosphérique...
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Biographie > TFN
Tides From Nebula / Chronique LP > Eternal movement
Petit règlement de compte entre gens de bonne compagnie : si les chargés de promo francophones faisaient correctement leur boulot, on n'aurait pas attendu quatre ans et demi avant de reparler de Tides From Nebula après que les Polonais aient sorti le très recommandable Aura en 2009. Et pour cause, ils ont également livré un certain Earthshine deux ans plus tard sauf qu'un génie de la comm° a du penser qu'un groupe de post-metal d'Europe de l'Est n'avait pas besoin de visibilité. En même temps, si ces gens-là savaient faire leur boulot, le marché irait aussi un petit peu moins mal. Voilà c'est dit : on passe à la suite.
Eternal movement, troisième album long-format de Tides From Nebula, démarre sur les chapeaux de roue avec un "Laughter of Gods" tout feu tout flamme qui met quelques minutes avant de rentrer "dans le rang", pour sillonner des territoires post-rock instrumentaux avec une élégance mélodique joliment stylisée. Ce, même si certaines ficelles sont dès le départ un peu grosses avec un résultat parfois un tantinet pompeux dès lors que le groupe s'engage dans des crescendo escarpés. Cela étant, TFN parvient toutefois à imposer sa griffe sur un "Only with presence" lumineux en délivrant un cocktail (super)sonique à la dynamique enfiévrée. Une rythmique toujours soutenue, qui caractérise en partie l'album et lui donne aussi toute sa saveur. Mais pas uniquement car même si on pourra reprocher aux Polonais de célébrer la mélodie sucrée jusqu'à l'extrême avec ce nouvel opus (en témoigne notamment "Satori"), force est de reconnaître que le résultat est d'une jolie habileté.
Que ce soit sur "Emptiness of yours and mine" ou "Hollow lights", les Tides From Nebula oublient volontairement de déroger aux codes d'un post-rock empreint de classicisme extrême, à tel point qu'il en dilue quelque peu la personnalité du groupe. Même si encore une fois, la forme est toujours aussi ravissante et les quelques climax mélodiques qui parsèment l'album, d'une belle intensité. Mais dans ce registre-là, il y a actuellement beaucoup trop de talent de part et d'autre de l'Atlantique pour que les Européens marquent durablement les esprits avec Eternal movement ("Now run", "Let it out, let it flow, let it fly"). Quand bien même le "Up from Eden" refermant cet Eternal movement se révèle être une bien jolie conclusion empreinte de poésie atmosphérique furtivement psychée.
Tides From Nebula / Chronique LP > Aura
Artwork de grande classe et digipack à l'avenant, la formation polonaise a mis les petits plats dans les grands pour épater son auditoire, déjà sous le charme du contenant, avant même d'avoir eu le plaisir de découvrir le contenu. A l'écoute des premières mesures qui ouvrent Aura, on a une légère tendance à trouver la musique de Tides From Nebula un peu classieuse dans sa forme sinon redondante. "Shall we ?" nous introduit dans un univers post-rock certes onirique mais sommes toutes assez prévisible. Aérien et lumineux, le quartet polonais fait onduler sa musique dans ses sphères aisément identifiables, maintes et maintes fois explorées par nombre de prédécesseurs, et si le résultat est hautement recommandable, on espère que le groupe saura proposer autre chose par la suite. La suite justement, elle arrive avec "Sleepmonster", qui voit le groupe muscler sensiblement son jeu et dévoiler des instrumentations plus métalliques qui ne sacrifient par pour autant la qualité mélodique au profit de la puissance. Si le résultat reste de facture toujours assez classique, on sent déjà chez le groupe cette capacité rare à pouvoir créer quelque chose, à se réinventer sans cesse (ou presque). Ce qu'il va d'ailleurs faire par la suite...
Sorte de post-rock métallique résonnant comme un crossover "Gifts From Enola meets Mogwai meets Pelican", le son "made in Tides From Nebula" prend le temps de développer des atmosphères aux tendances pyschées ("Higgs boson"), tout en conservant une structure, crescendo éruptiques/descrescendo progressifs, cohérente. Le résultat manque encore d'un soupçon d'originalité, mais l'impression de "déjà vu" du début s'estompe peu à peu. D'autant qu'Aura est un album qui ne se répète jamais. Un interlude saturé plus tard ("Svalbard") et les Polonais nous servent sur un plateau ce qui constitue le climax de leur album : "Tragedy of Joseph Merrick". Avec un titre pareil (Joseph Merrick, souffrant du Syndrome de Protée, est plus connu sous le pseudonyme d'"Elephant man"), le groupe s'éleve dans la stratosphère, menant ses ascensions comme autant de progressions narratives, le tout avec un sens aigu de la dramaturgie et de l'intensité harmonique dans ce qu'elle a de plus tragique ; avant de poursuivre son cheminement musical sur "Purr" et "It takes more than one kind of telescope to see the light". Le groupe y manie l'art du contraste et des paradoxes avec le morceau précédent, les éclairant d'une naïveté presque enfantine et notamment appuyées par quelques discrètes touches électroniques. En guise de bouquet final, les Tides From Nebula en rajoutent une couche avec l'explosif dyptique "When there were no connection"/"Apricot" et esquisse une toile de maître avant de retomber sur la terre ferme comme si de rien n'était, dans une ambiance cotonneuse aux arragements portés par un clavier délicieusement ouaté. Brillant.