thursday : a city by the light divided Thursday est donc de retour mais pas sans avoir évolué, A city by the light divided marque un tournant dans la vie du groupe (et pas seulement suite à son histoire récente et aux remous au sein du line-up), les américains ont en effet décidé de la jouer plus soft. A la production, exit Sal Villanueva (Vision of Disorder, 36 Crazyfists) et bienvenue Dave Fridmann connu pour son travail avec Mercury Rev et The Flaming Lips, mais qui a également bossé avec (entre autres !) Weezer, Jane's Addiction, Mogwai, Sleater-Kinney, Sparklehorse, Ammonia ou Kaolin ! Un producteur de renom qui sait arrondir les angles et transformer vos morceaux les plus rock en titres radiophoniquement corrects, alors Thursday s'est-il compromis pour donner dans le mainstream ? Pas vraiment non, si A city by the light divided ne comporte aucune partie screamo, le combo reste toujours très affûté et touche toujours la grâce aussi bien vocalement que musicalement, se rapprochant ainsi de mon étalon dans le genre, je veux parler du Antenna de Cave In...
Guitares saturées de douceur, mélodie limpide "The other side of the crash/over and out (of control)" ouvre le disque de fort belle manière, la puissance rythmique se met en branle avec "Counting 5-4-3-2-1", le chant s'efface derrière un petit effet avant de repasser devant avec un autre sur le refrain, dommage qu'il y ait ces petits choeurs (mais le plombage de morceau n'est pas aussi dramatique que sur "We will overcome")... En terme d'émotions, c'est avec "Sugar in the sacrament" que les choses sérieuses commencent, à la retenue succède les éclats de "At this velocity", ça gueule (enfin ?), en 4 titres, Thursday a mis en place toutes ses pièces maîtresses... L'instrumental "Arc - lamps, signal flares, a shower of white (the light)" coupe l'album en deux et montre que l'apport du sampler n'est pas juste une décoration... La suite est plus "pop sauvage" ("Running from the rain"), avec des instruments additionnels (samplés ?) comme le piano ("The lovesong writer"), des parties guitares/clavier plus épiques assez étranges ("Into the blinding light") et on termine avec un long parcours sur les montagnes russes de "Autumn leaves revisited". Thursday semble chercher une nouvelle voie, partagé entre son passé et son avenir, dans tous les cas, ils peuvent aller plus loin encore.