Trio belge précisément originaire de la région hutoise, Terraformer se compose de Lionel, Oliver & Guillaume et pratique un post-metal crossover, quelque part aux confluents des genres entre post--math-rock, metal alternatif instrumental, et sludge aux constructions prog. En 2010, le groupe sort un premier EP éponyme de très haute volée, disponible en téléchargement libre et en édition physique limitée.
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Biographie > Ecogenèse
Terraformer / Chronique LP > The sea shaper
Album-concept centré sur l'empire océanique de Poséidon, ses courants tourmentés, sa plongée en apnée au coeur des abîmes, ses vagues émotionnelles s'écrasant contre des récifs métalliques infranchissables et son explorations des profondeurs instrumentales (mais pas que), le premier album des Terraformer (leur patronyme parait pour le coup assez peu approprié, mais en fait pas tant que ça) qui fait suite à un EP dont on avait déjà parlé dans nos pages, est surtout LE disque qui confirme le talent, pas si commun, des nouveaux porte-étendards de la scène "post-quelque chose" belge. Et accessoirement la preuve quasi irréfutable que l'avenir du style passe par le mélange des genres. Sans pour autant se ramasser un iceberg dans la figure au premier écueil venu évidemment, ni faire n'importe quoi n'importe comment.
"Ahab" pose ses premiers riffs, lourds, sludge et immerge dès le début de ce The sea shaper l'auditeur dans des eaux déjà bien mouvementées et que l'on pressent (pour la suite) sans aucun doute tempétueuses. Les nuages s'assombrissent et la tempête couve, mais le cyclone n'est pas encore pour tout de suite et au détour d'une légère éclaircie naissante, les Terraformer en profitent pour développer un crossover de post-metal et de math-rock progressif aux vibrations post-rock à l'intensité brûlante ("Nereid"). La maîtrise du sujet, autant artistiquement que techniquement, est imparable et la suite ne va faire que renforcer un peu plus l'impression naissante que le groupe a réellement ce petit "truc" en plus qui le différencie de ses innombrables contemporains. Et s'il sait prendre son temps sans se poser de questions ("Mers"), c'est aussi pour mieux ménager ses effets et s'offrir un peu plus loin quelques moments de bravoure en forme de climax, à l'efficacité, finesse et/ou puissance diabolique.
On croit entrevoir quelques fulgurances posthardcore ("Whale") mais en fait non, le groupe vogue alors vers des rivages plus apaisés, portant le sceau (d'eau) d'un post-rock velouté, sur "Pieuvre méduse" ou "Dear captain" pour ne citer qu'eux. Proposant une musique très organique et jamais prévisible, bien que surfant sur une vague stylistique clairement identifiable et identifiée, les Terraformer parviennent, sans l'apport d'un chant (à une brève exception près) à proposer quelque chose d'inspiré (à défaut d'être révolutionnaire) : une sorte de descente en rappel dans un univers musical suffisamment personnel et étoffé pour se révéler passionnant à ausculter de fond en comble ("Cross bearing", "Trail of Lena"). Et quelque soit l'approche choisie, plus ou moins frontale ou subtilement ondoyante, le groupe parvient, notamment sur le massif et lovecraftien "R'lyeh", à faire naître une créature musicale hybride et fascinante de part ses capacités quasi infinies, que ce soit sur l'orageux "Dragon poulpe" ou le magmatique "Anarchasis", jusqu'à faire basculer son album d'une mer post-rock d'huile vers quelque chose de bien plus tumultueux, post-sludge métallique de premier choix... jusqu'au "Glassy sea, sinking ship" final et là encore, bluffant.
Classe, à l'image de l'objet, un digipack soigné accompagné d'un artwork à l'esthétique particulièrement raffinée.
NB: l'album est en écoute et téléchargement "pay what you want" ci-dessous (avis de collectionneur, en CD, c'est encore meilleurs...)
Terraformer / Chronique EP > Terraformer
En SF, la terraformation est un thème récurrent puisque consistant en l'étude de la transformation de l'environnement naturel d'une planète, d'un satellite ou de n'importe quel corps céleste, afin de le rendre habitable en réunissant les conditions de la vie terrestre. Sinon Terraformer est plus simplement (et surtout) le titre de l'un des albums phares de la discographie de la référence post-metal suisse Knut. Ici, on peut se douter de l'influence des genevois a pu jouer (mais pas que...), ne serait-ce que dans le caractère compact et abrasif de la musique des belges présentement décryptée. Mais là s'arrêtera quand même le jeu des sept différences, parce qu'avec Terraformer on joue dans le registre du crossover rock/metal alternatif, en (entre)mêlant post-math-rock de haute précision, metal instrumental ultra-dynamique et prog/sludge à la fois puissant, épique et organique. Moins ressemblant qu'il n'y paraîtrait donc malgré le patronyme... "Zephyr" ou "Crusade", les deux premiers titres de l'EP étant du reste les parfaites illustrations de cet état de fait. Pas de chant et pour cause, il ne viendrait que brouiller le propos du trio qui sait parfaitement comment verrouiller l'auditeur sur la cible, entre nappes aériennes et breaks mastodontes bien telluriques dans leur genre, ce Terraformer est du genre à carboniser les enceintes sans prévenir, avec une légèreté apparente qui dissimule en réalité de gros riffs bien charbonneux. Et toujours cette dynamique affolante, portée par une section rythmique aux abois ("Leave the ship"), qui permet aux belges d'imposer leurs griffes avant de se laisser aller aux tentations prog avec l'organique et mouvant "Eva". Toujours aussi véloce, peut importe qu'ils fasse cramer les amplis ou pas, Terraformer maîtrise parfaitement son sujet et nous emmène où il veut, que ce soit sur l'intense "Bot", sorte de mix idéal entre post-metal et math-rock, à la fois volubile, dense et dominé par un crescendo éruptif de grande classe, ou sur "Highway rabbit versus Darwin" survitaminé et frénétique... ou comment démontrer qu'entre les Russian Circles, Pelican, Red Sparowes et autres Kerretta, la Belgique aussi a sa pépite post-metal...
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