Terraformer EP En SF, la terraformation est un thème récurrent puisque consistant en l'étude de la transformation de l'environnement naturel d'une planète, d'un satellite ou de n'importe quel corps céleste, afin de le rendre habitable en réunissant les conditions de la vie terrestre. Sinon Terraformer est plus simplement (et surtout) le titre de l'un des albums phares de la discographie de la référence post-metal suisse Knut. Ici, on peut se douter de l'influence des genevois a pu jouer (mais pas que...), ne serait-ce que dans le caractère compact et abrasif de la musique des belges présentement décryptée. Mais là s'arrêtera quand même le jeu des sept différences, parce qu'avec Terraformer on joue dans le registre du crossover rock/metal alternatif, en (entre)mêlant post-math-rock de haute précision, metal instrumental ultra-dynamique et prog/sludge à la fois puissant, épique et organique. Moins ressemblant qu'il n'y paraîtrait donc malgré le patronyme... "Zephyr" ou "Crusade", les deux premiers titres de l'EP étant du reste les parfaites illustrations de cet état de fait. Pas de chant et pour cause, il ne viendrait que brouiller le propos du trio qui sait parfaitement comment verrouiller l'auditeur sur la cible, entre nappes aériennes et breaks mastodontes bien telluriques dans leur genre, ce Terraformer est du genre à carboniser les enceintes sans prévenir, avec une légèreté apparente qui dissimule en réalité de gros riffs bien charbonneux. Et toujours cette dynamique affolante, portée par une section rythmique aux abois ("Leave the ship"), qui permet aux belges d'imposer leurs griffes avant de se laisser aller aux tentations prog avec l'organique et mouvant "Eva". Toujours aussi véloce, peut importe qu'ils fasse cramer les amplis ou pas, Terraformer maîtrise parfaitement son sujet et nous emmène où il veut, que ce soit sur l'intense "Bot", sorte de mix idéal entre post-metal et math-rock, à la fois volubile, dense et dominé par un crescendo éruptif de grande classe, ou sur "Highway rabbit versus Darwin" survitaminé et frénétique... ou comment démontrer qu'entre les Russian Circles, Pelican, Red Sparowes et autres Kerretta, la Belgique aussi a sa pépite post-metal...