Power-trio metal hardcore rock composé de James "Jimbob" Isaac" (guitare, chant), Chris West (basse) et d'Alex Harries (batterie), Taint roule sa bosse le long de son Pays de Galles natal et un peu au-delà depuis 1994. Pendant ses six premières années d'existence, le groupe prend le temps de se rôder en écumant les pubs de sa contrée et en enregistrant quelques démos devenues depuis des objets plutôt rares. En 2000, Taint prend appuie enfin sur l'accélérateur et signe chez Household Name Records. Le premier album du groupe, Die die the Truthspeaker voit le jour et le trio tourne notamment aux côtés des Boys sets fire et de Cathedral. Deux splits plus tard, le premier enregistré avec Black Eye Riot (2003), le second avec Army of flying robots (2005) et le groupe se voit offrir la possibilité de partager une tournée avec Clutch.
Le groupe semble être sur les bons rails et signe chez le toujours excellent Rise Above Records (Capricorns,Electric Wizard, sHeavy, Gentlemen Pistols, Firebird, Witchcraft...) et sort The Ruin of Nova Roma qui fait alors grand bruit. La critique est élogieuse et le groupe vient de passer un cap. Désormais, les gallois sont attendus au tournant mais démontrent lors des saisons de festivals qui suivent cette sortie que leur réputation issue du studio est au moins aussi méritée que celle du live. En 2007, Taint sort son troisième opus : Secret and lies, toujours chez Rise Above.
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Biographie > Taint(ed) love
Taint / Chronique LP > Secret and lies
Avec son artwork qui pourrait très bien évoquer l'un des brillants mais risqués tours de prestidigitateur d'Houdini, Secret and lies brouille volontairement les pistes. Taint, après un The Ruin of Nova Roma destructeur aurait-il succombé aux sonorités du punk cabaret ? On en doute. "Hex breaker", premier titre de l'album déboule alors avec pertes et fracas sur la platine pour nous confirmer que non. Pas le moins du monde. Un assaut de riffs sauvages, un plackage massif de metal qui démonte et de rock chargé en testostérone, Taint envoie le gros son d'entrée histoire de ne laisser aucune équivoque sur sa capacité à faire mal. Puissant et efficace. A l'image de The Ruin of Nova Roma, c'est à un groupe incroyablement solide dans les rucks et capable de faire avancer les mauls offensifs comme une horde de all-blacks déchaînés que l'on a affaire. Alors, si l'effet de surprise du premier album est effectivement passé, le trio démontre sans l'ombre de doute qu'un deuxième assaut n'était pas de trop, loin de là. "Corpse of love" vient confirmer cet état de faits. Car loin de se lancer dans la redite après un premier album détonnant, Taint n'hésite pas enfoncer le clou.
Guitares old-school, vociférations hardcore signées par James "Jimbob" Isaac" tellement en forme qu'il en a tendance à cannibaliser les premiers titres de l'album, section rythmique qui tamponne, refrains taillés pour le live, le résultat est d'une maîtrise impressionnante. Intense, la musique délivrée par les gallois de Taint est frontale, sans concession et encore moins de complexe. L'impact est dévastateur. Véritable hymne au headbang, deux titres comme "Barnstorm zombie revival" ou "Born again nihilist", un titre de metal alternatif aux accents furieusement rock et aux lignes de guitares presque "tooliennes". Moins massif que The Ruin of Nova Roma, Secret and lies est un album plus technique, plus affirmé et toujours dopé par un groove monstrueux ("Born again nihilist" toujours, "Triumvirate"...), signature de l'excellente paire Chris West/Alex Harries (basse/batterie) qui renvoie à leurs chères études pas mal de leurs contemporains. En faisant évoluer la deuxième partie de cet album dans des contrées plus post-hardcore ("Goddam this city"), presque prog par moments, Taint démontre que force de frappe brute chirurgicale et technicité pure mise au service de structures plus complexes, font toujours aussi bon ménage que deux ans plus tôt lors de leur essai inaugural. En témoigne notamment un titre tel que "The idealist" où les gallois taillent dans le vif, déboîtent des épaules et démontrent qu'après un premier album en forme de claque inattendue, ils en ont eu suffisamment sous la pédale pour faire encore mieux, mettre leurs trippes sur la platine et confirmer tout le bien que l'on pensait déjà d'eux...
Taint / Chronique LP > The ruin of Nova Roma
Nous sommes en 2005. Après dix ans de pérégrinations musicales incertaines, Taint sont enfin son premier album grâce au bon sens artistique de Lee Dorian (Cathedral), fondateur du label Rise Above. The Ruin of Novà Roma, donc, un disque mûri pendant une petite décade et qui se veut comme étant le portrait d'une civilisation capitaliste deshumanisée, ne capitalisant que sur la valeur de l'argent et vouée à sombrer dans la dégénérescence comme le fit en son temps l'empire romain d'occident. Musicalement, une fois que les légions se sont mises en ordre de bataille, la marche en avant semble peut-être inexorable mais il ne faut pas oublier que le gallois est fier et qu'il resistera quoiqu'il lui en coûte.
Pratiquant la politique de la terre brûlée ("The sound-out competition"), le power-trio anglo-saxon nous inflige une dérouillée sludge metal hardcore qui laisse des traces. Une guitare bien grasse et qui envoie du riff bien saignant à tout va, une basse saturée et turgescente, une batterie qui met tout ce qu'elle a dans les fûts à démonter les cloisons, le tout, pour un album qui fluctue entre sludge saillant, post-hardcore tellurique et stoner acéré comme la lame d'un glaive de centurion. Les rythmiques sont particulièrement lourdes, les légions déroulent, les fiers gallois serrent les rangs, Taint ne s'embarrasse pas des convenances et fait ce qu'il a à faire, avec maîtrise et puissance ("The darksman"). Un chant particulièrement rugueux, un feeling dantesque et des rythmiques infernales, Taint est un rouleau-compresseur que rien ne semble pouvoir arrêter. Peut importe ce que le peuple gallois devra affronter, il résistera encore et encore quelque soit l'ennemi qui se dressera devant lui. Il prendra pour modèles les spartiates menés par Leonidas dans le couloir des Thermopyles et enverra ses guerriers au combat, se sacrifiant pour la cause. Sans jamais baisser les yeux.
Dans cet esprit, Taint atomise les tympans, envoie la saturation avec un plaisir non-dissimulé et écrase tout sur son passage. Les uppercuts sonores donnent toujours plus d'intensité aux fulgurances postcore qui bercent un "Amaranthine" sans concession, Taint est incroyablement puissant mais pas pour autant absent de toute subtilité (l'instrumental éponyme "The ruin of Nova Roma"). Et là est toute la finesse d'un album sanguin et viscéral qui aurait pu se poser comme un manifeste sludge post-machin truc de premier ordre, mais qui prend le temps de voir sa musique explorer d'autres horizons. On aurait mis The Mars Volta et Isis dans une marmite, on les aurait saupoudré de ((The) Melvins) et d'un petit groupe estampillé stoner de passage dans le coin, on aurait assaisonné ça à la sauce "gallois underground pas content", que l'on aurait eu Taint. Un groupe qui vient, sans sourciller une demi-seconde, de bousculer le trône de l'arrogant imperator romain, posant brutalement ses guêtres dessus en piétinant sans vergogne sa couronne de lauriers. Alea jacta est.