taint_secret_and_lies.jpg Avec son artwork qui pourrait très bien évoquer l'un des brillants mais risqués tours de prestidigitateur d'Houdini, Secret and lies brouille volontairement les pistes. Taint, après un The Ruin of Nova Roma destructeur aurait-il succombé aux sonorités du punk cabaret ? On en doute. "Hex breaker", premier titre de l'album déboule alors avec pertes et fracas sur la platine pour nous confirmer que non. Pas le moins du monde. Un assaut de riffs sauvages, un plackage massif de metal qui démonte et de rock chargé en testostérone, Taint envoie le gros son d'entrée histoire de ne laisser aucune équivoque sur sa capacité à faire mal. Puissant et efficace. A l'image de The Ruin of Nova Roma, c'est à un groupe incroyablement solide dans les rucks et capable de faire avancer les mauls offensifs comme une horde de all-blacks déchaînés que l'on a affaire. Alors, si l'effet de surprise du premier album est effectivement passé, le trio démontre sans l'ombre de doute qu'un deuxième assaut n'était pas de trop, loin de là. "Corpse of love" vient confirmer cet état de faits. Car loin de se lancer dans la redite après un premier album détonnant, Taint n'hésite pas enfoncer le clou.
Guitares old-school, vociférations hardcore signées par James "Jimbob" Isaac" tellement en forme qu'il en a tendance à cannibaliser les premiers titres de l'album, section rythmique qui tamponne, refrains taillés pour le live, le résultat est d'une maîtrise impressionnante. Intense, la musique délivrée par les gallois de Taint est frontale, sans concession et encore moins de complexe. L'impact est dévastateur. Véritable hymne au headbang, deux titres comme "Barnstorm zombie revival" ou "Born again nihilist", un titre de metal alternatif aux accents furieusement rock et aux lignes de guitares presque "tooliennes". Moins massif que The Ruin of Nova Roma, Secret and lies est un album plus technique, plus affirmé et toujours dopé par un groove monstrueux ("Born again nihilist" toujours, "Triumvirate"...), signature de l'excellente paire Chris West/Alex Harries (basse/batterie) qui renvoie à leurs chères études pas mal de leurs contemporains. En faisant évoluer la deuxième partie de cet album dans des contrées plus post-hardcore ("Goddam this city"), presque prog par moments, Taint démontre que force de frappe brute chirurgicale et technicité pure mise au service de structures plus complexes, font toujours aussi bon ménage que deux ans plus tôt lors de leur essai inaugural. En témoigne notamment un titre tel que "The idealist" où les gallois taillent dans le vif, déboîtent des épaules et démontrent qu'après un premier album en forme de claque inattendue, ils en ont eu suffisamment sous la pédale pour faire encore mieux, mettre leurs trippes sur la platine et confirmer tout le bien que l'on pensait déjà d'eux...