soad : mezmerize Welcome to the soldier side, c'est avec quelques tristes notes et quelques mots que nous retrouvons System Of A Down, le ton est donné : ça ne va pas que rigoler, la guerre en Irak est un sujet grave qui touche bien plus les Arméniens que les Californiens de base (faut dire que l'Arménie n'est qu'à "quelques" kilomètres de l'antre du Diable). Tout le monde a ramené sa bombe ? On va aller faire la fête dans le désert et exploser quelques méchants barbus, mais voilà ce sont les plus pauvres qui vont faire la guerre (pour gagner qui un salaire, qui la nationalité américaine, Why do they always send the poor ?), SOAD est remonté et met à profit son impact pour faire passer ses idées sans pour autant oublier sa musique. Influences folkloriques de rigueur (Kusturica pourrait bien réaliser le clip de "Radio/video" !), coups de blast multidirectionnels ( "Cigaro", "This cocaine makes me feel like I'm on this song"), passages acoustiques, vieux riffs rouillés, autres trés tranchants : tout mérite sa place même dans un seul titre ("Question !")... Serj joue toujours avec son organe et nous trouve des mélodies fracassantes ("Revenga", "Lost in Hollywood"). Les (2) 3 premiers titres de Mezmerize sont géniaux, les deux derniers aussi (entre les deux, les paroles sont un peu plus sous la ceinture... et les morceaux, bien que trés jouissifs, y perdent un peu). Avec "Old school Hollywood" c'est le disco qui est pulvérisé (c'est dansant, c'est énorme...) et avec "Lost in Hollywood" c'est le monde du business qui en prend un coup, cette complainte déchirante devrait vite devenir un hymne You should've never gone to Hollywood / You should've never trusted Hollywood. Epatant. C'est bien sûr trop court (10 titres, 36 minutes) mais c'est tellement bien emballé qu'on ne ralera pas (trop) : digipak, artwork, détails, booklet (photos/dessins), tout est ultra soigné... Au passage, est-ce volontaire d'avoir inversé la face et le dos du digipak ? Si on le met à l'endroit, il s'ouvre vers la droite...
Quand ils ont débarqué avec leur éponyme et leur maquillage, j'ai joué au rebelle anti-marketing et ai laissé de côté ce grand cirque qui empruntait pas mal aux barges métaleux (Faith No More) et qui semblait ne pas trop réfléchir... La chronique de Toxicity de Pooly me les a fait voir sous un autre angle et depuis Steal this album, j'ai retourné ma veste (et pourtant entre temps, je les ai vu en concert...), aujourd'hui, ils apparaissent selon moi sous leur meilleur jour : un groupe engagé et déconneur qui allie entertainment à la ricaine et discours sans langue de bois.