Toxicity album tant attendu après trois ans, un premier album éponyme qui met sur le qui-vive, des apparitions modestes, et enfin Toxicity tombe comme une bombe sur le paysage métal. Trop étiqueté groupe à message, System Of A Down ne tient pas à renouveler les quelques engagements politiques du premier album, notamment sur le génocide arménien. Dommage, celà aurait donné à leur musique une autre profondeur, une dimension spirituel interessante, mais comme System n"en fait qu"a sa tête, et cherche surtout à se trouver là où on ne l'attends pas... Un "Prison" pilonné comme jamais, intro bourrue, paroles ambigües sur l'engorgement des prisons, l'argent de la drogue et le soutien aux dictateurs. Les riffs de guitares sont basiques mais bien ficelées, après tout c'est Andy Wallace (Nirvana, Sonic Youth) aux manettes ! -Another prison system- la voix de serj tankian plus travaillée que jamais, se prêtant à des innovations acidulées, bein senties, en gardant toujours cette optique un peu fêlée qui se dégage de System Of A Down. Encore une attaque en règle de l'artillerie, pas de répit, charge lourde, tout ce déluge métallique pour un ver solitaire, les guitares vibrent, c'est de l'infrason monstrueux, passage en teintes douces, une basse basique, support idéal pour cette guitare qui se détache en beauté, légere vibration brumeuse, le rideau se soulève, un coup de vent, finalement tout un cyclone s'engouffre, dévaste l'ordre imposé, palm-muting final sur un sursaut final terrific ! "Needles', atelier industriel à la rescousse, survivance marteau-pilonnique tiraillée, dédouble les intentions, les temps, les croches, les coups de vents.
Intro, non pas d'intro, encore cette cavalerie lourde plombée par la basse, métal lourd, la suite se meut d'une manière plus éthérée, un riff marginal, pourtant impressionnant, vibrant, éloquant, avec ce slide contrôlé, dérapage en double croche, court-circuiter par cette archarnement méthodique du refrain, et un passage, guitare toy à l'oeuvre, entre banjo et jouet playskool, -Pushing little children, with their fully automatic-, they like to push the weak around'. Décidement le début de Toxicity est d'une sollicitation impressionnante, des intros coléreuses à souhait, un peu God Forbid dans cette volonté rageuse, "Jet Pilot", 2 minutes au compteur et un riff extraordianaire. Pas compliqué pour un sou, mais des accents là où il font le plus mal, temps fort, temps faible, contretemps, direct dans les dents, tout est dans la nuance. Une énergie incommensurable se dégage du refain très volontaire d'une densité virulente, passage plus calmé, tout juste pour repartir sur cette hécatombe irréfléchie. Encore un format punk pour "X", direction pop tranquille couplet-refrain-couplet, enfin avec cette densité spaciale qui caractérise System Of A Down, et une guitare moqueuse à la KoRn. Innovation acoustique sur le début de "Chop Suey", et innovation mise en valeur par le déluge volumétrique qui s'abat ensuite, riff en pull-off, hammer-on, enfin presque un trille continu, nouvelle sensation métal, délicieuse, virvoletante, suintante, acide, tout ça à la fois, -I, cry, when angels deserve to die-, le "Chop Suey" est mitonné comme un vice avec des violons insidieusement cachés, une luxure sur un vol de bourdons, une batterie basique mais efficace, la valeur ajouté du riff, un clavier vibrant qui ajoute cette note de sensibilité au contenu, et une voix qui s'impose, se pose, se dépose, se déroule, transmet ses sentiments. Paroles peu sérieuse, violence de l'attaque au médiator, le format court est en vogue, "Bounce" pour les amateurs de Pogo. Riff 69, un peu vice-versa, une batterie surprenante, surprise, marche solitaire, chemin tortueux, entre désespoir et espoir, en tout cas une voix claire qui impressionne, monte, tient, pour s'énerver, poignante, saillante, soupesée, qui reprends sur un groove de basse, couplet, refrain haut et fort "Forest" empli l'espace, le tryptique dimensionnel admirablement.
Presque sans transition le magnifique "Atwa", petite complainte indienne, les joues roses, des choeurs déphasés, petites cloches et encore cet accent propre à System Of A Down, cette excitation pimentée qui fait tout leur charme, -Hey you, are me, not so pretty-, papillonnement de guitares, ambiance contrastée, puissante, binarité du métal à son paroxysme, et un jeu gutural en contrepoint. "Science" sans recours, aucun, -science fails to recognize the single most potent element of human existence-, et un riff que l'on ose à peine imaginer, ceinturé à merveille, claqué par une basse des tréfonds, Serj monte sur ses grands chevaux, le refrain s'enroule sur lui même, grand serpent qui siphonne, suit une transition sur fond de flûte traditionnelle, cordes syndées, complainte orientale, chuchotement discret, et encore plus de relief pour la suite. Train qui chauffe au démarrage, lente montée, grain audible, mais un riff sur une gamme harmonique, délicieux, surtout une voix à la chuppa-chups, -I want to shimmy, shimmy, shimmy-, des curiosités un peu jazzy décalée, la contrebasse en moins, on est très loin des clichés métal, mais sur un mélange épicé, acidulé, riche bouillon de culture de moins de deux minutes, juste ce qu"il faut pour une révolution. Morceau éponyme "Toxicity" démarre suave, mélange doux-amer sur les lèvres, balade décalé du 4/4 habituel, là encore tout est dans l'accent, l'accent qui tue, voix introspective, guitare lointaine, voix au premier plan, une basse qui remue, la guitare revient avec son riff hypnotique en renfort, la voix se laisse aller, s'emporte, se reprend, passage schyzophrène, puis passage très beat, martèlement continu, et ce slide faramineux en bout de branche qui se boucle, puis reprends ensuire appuyé par une scantion sonore explosive mais si courte. Galvadage de basse, éclairs à la guitare, mouvements psycotiques de cocaïnomane en sevrage "Psycho", c'est tout ça et rien à la fois, entre punk platonique et cette magie System Of A Down, -cocaine, crazy-, ou la guitare et la voix y sont pour beaucoup -stop your eyes flowing out, so you want the world to stop- entre prise de conscience tardive et hallucinations synthétiques.
Morceau d'anthologie, des cordes en intro, un riff irréprochable, une attaque claquante, un son extraordinaire, creusé, mixé à merveille, une voix différente, "Aerials", une pointe de métal uniquement sur les temps, -swimming through the void, we hear the world-, maturité réfléchie, une basse qui ronronne en contrepoint des guitares qui se soulèvent, -Aerials, in the sky-, Serj Tankian éclôt, se livre, se met en avant là où on ne le l'attend pas, donne tout ce qu"il a en lui, déroulement mécanique d'un égrènement sirupeux, sursaut d'énergie impossible, montée en puissance du riff, pure folie, riff basique et tueur, la voix qui intègre de minuscules clin d'oeil, un petit chuchotement sur -high-, introspection aérienne, ciel plombé lentement, les nuages chatouillent la douceur métallique qui se dégage, vapeur d'eau en suspension, rock tout simplement, gonflé de médiums et de rancoeur, l'éternité à la pointe de l'âme. Pour terminer sur cette hallucination instrospective et mélancolique massive, des sonorités orientales, tribales, indistinctes, mais toujours ce même film conducteur, mélodique, spirituel, un chorus intérieur, un peu mystique, qui s'éteint preque brutalement...
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Toxicity
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ciao
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Re: Toxicity
Terrier : DTC
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Re: Toxicity
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Au centre des polémiques, c'est là que je remonte le score !