Symphonie des enfers, une véritable immersion dans les catacombes entourant le cœur du Royaume d'Hadès, le nouvel album des suédois de Switchblade est, de manière assez prévisible, une visite privée au cœur des profondeurs ténébreuses d'un monde musical heavy/doom/sludge confinant peu à peu, lentement mais inexorablement, à l'aliénation auditive. La "faute" en incombe notamment à ce premier mouvement (l'album en compte trois) qui, de part sa mécanique rythmique redoutable, surplombée par un riffing tellurique, emmène l'auditeur vers des contrées inhospitalières, territoires de désolation émotionnelle où l'humanité se révèle comme étant en déliquescence.
Malgré sa lenteur extrême, cette lourdeur de procession doom en forme de messe noire du sludge, Switchblade réussit à capter l'attention, là où tant d'autres composeraient une partition dont les effets se révèleraient inexistant. Conviant à son office quelques invités de marque en les personnes de Per Wiberg (ex-Opeth, ex-Spiritual Beggars), Jonas Renkse aka Lord Seth (ancien membre et fondateur de Katatonia) ou The Cuckoo de Terra Tenebrosa, le groupe densifie par la même occasion son approche stylistique en même temps qu'il repense son écriture, conférant ainsi à son album une forme de psychédélisme noir à l'épaisseur presque dérangeante. Car le deuxième acte de l'album, s'il allège un peu son propos en termes de puissance de décibels, va encore plus loin dans la "descente" au cœur des tréfonds de l'œuvre des nordiques.
Quelques discrètes et lointaines lueurs laissant fugitivement entrevoir un horizon éclairci ? Cela ne dure guère et le troisième et ultime mouvement de l'album s'en remet rapidement et plus sûrement à ses fondamentaux (post ?)-heavy/doom/sludge, cette fois aussi aride que les steppes de Sibérie un hiver particulièrement rude avant que de nouveau, l'implacable machinerie scandinave n'entre une dernière fois en action. Avec pour résultat un distillat sonore promenant son groove pachydermique le long des immensités de la toundra avant de s'offrir un dernier climax sur lequel il éructe une haine brute, nihiliste et viscérale, marquée à l'encre noire et saturant l'atmosphère jusqu'à l'asphyxie. Extrême.
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Switchblade :
Chronique LP / [2012]
Switchblade
LP : [2012]
Label : Denovali Records
Date de sortie : 21/09/2012
LP : [2012]
Label : Denovali Records
Denovali Records: site du label (1504 hits)
Date de sortie : 21/09/2012
Movement I
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Movement III
Movement II
Movement III
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