A Swarm of the Sun - The rifts Artwork sobre et sombre magnifique (signé Jakob Berglund), son superbe (signé Erik Nilsson), musique d'une beauté noire exceptionnelle (signée Jakob Berglund et Erik Nilsson), A Swarm of the Sun semble n'avoir besoin de personne pour sublimer son élément. Pour ce nouvel opus, ils ont quand même fait appel au maître Magnus Lindberg (Cult of Luna pour ne citer que la plus évidente référence) pour mixer et masteriser et à quelques amis pour colorer les atmosphères avec des instruments aux sonorités particulières (vibraphone, orgue...) ou apporter une autre voix (Anna Carlsson). Et s'ils sont déjà très bons à deux, cette richesse supplémentaire ouvre encore un peu plus le champ des possibles et élargit leur monde qu'on visiterait bien à l'infini.

Un univers où l'on trouve aussi bien des galaxies post-rock intimistes que des nébuleuses instrumental-core avec des nuages d'astéroïdes que les moins habitués aux distorsions chercheront à éviter. En géologie, le rift est une ligne de fracture, souvent agitée, séparant deux plaques gigantesques, ça colle avec cette idée de confrontation de riffs sourds et distordus dans la plus grande tradition sludge à des moments de délicatesse extrême portés par un piano lumineux ou une guitare étincelante. Ca colle mais il y a fort à parier que les Suédois ont choisi ce titre pour ce qu'il signifie en anglais à savoir "division" ou plutôt, si l'on suit la piste du bouquet de fleurs "désaccord". Parce que même si les sensations donnent parfois des frissons telluriques ("Infants", "All the love and glory"), on sent que le duo a voulu exprimer des ressentiments assez personnels (le monumental et très démonstratif "These depths were always meant for noth of us") entre nostalgie ("The nurse", "Years") et tensions orageuses ("The warden", "The rifts"). Et quelque soit le climat créé par le duo, c'est toujours assez simplement beau, comme si leurs compositions musicales cherchaient à atteindre une perfection que les relations humaines sont incapables de fournir.

Alors, certes, oui, il faut être patient (pratiquement 5 ans depuis Zenith puisque Erik Nilsson a sorti un album avec Aoria entre temps) mais ça vaut vraiment le coup de laisser A Swarm of the Sun bosser à son rythme s'ils offrent toujours des titres de la qualité de ceux présents sur The rifts. Finalement tant mieux, on a quelques années devant nous pour s'en délecter...