A Swarm Of The Sun - An empire La traduction littérale du nom du groupe devrait nous offrir "une nuée de soleil", sur ce nouvel opus, on aura juste un maigre rayon... Du genre de ceux qui percent les matins d'hiver, qui éclairent l'atmosphère mais ne la réchauffent pas vraiment.

Alors qu'en signant chez le label de référence pour le post metal, on pouvait penser que le groupe allait gonfler les muscles et amplifier davantage ses riffs, An empire propose plutôt de longues plages très instrumentales et contemplatives où les synthés dominent les guitares. Et même quand elles sortent de la pénombre, elles restent particulièrement soyeuses ("Heathen"), il n'y a guère que sur le mastodonte "The pyre" qu'elles sont vraiment abrasives et collent à l'image "post hardcore" qu'on a pu donner aux Suédois car sur l'autre pièce saturée qu'est "The burning wall", on est plus dans un registre "rock" avec du poids et une noirceur assez hypnotique. Pour le reste, il faut donc s'habituer aux grands espaces, au vide qui se remplit peu à peu avec des notes délicates, des moments de grâce dans un océan de tranquillité ("This will end in fire", "Anthem"). Un peu comme si le duo devenait spectateur de ses propres créations pour les admirer, laissant filer le temps et les ambiances, profitant juste de leur liberté. Des moments suspendus, comme quand tu es seul en pleine nature et que le soleil darde ses premiers rayons, découpant le paysage, apportant une chaleur d'abord visuelle.

An empire n'est pas toujours idéal pour se relaxer du fait de quelques passages sombres et inquiétants mais sur quelques titres, il apporte du zen, une forme d'extase, une beauté pure devant laquelle on ne peut que s'incliner.